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"La chance sourit aux audacieux"

par Cyril Frémin [29ème promotion], Cyrille Gonzalves [29ème promotion].
Article publié le lundi 4 février 2008.
 
Présentateur de Koh Lanta, Denis Brogniart est avant tout un journaliste. Sports, faits divers, reportages de guerre, il sait tout faire. Mais pour réaliser ce parcours atypique, ce bosseur invétéré a bénéficié de coups du destin.


Denis Brogniart

Présentation de la grille de F1 à partir de mars, Koh Lanta dès le mois de juin, un reportage sur les sous-mariniers pour ce début d’année, la flamme n’est pas prête de s’éteindre pour le Robinson Crusoé du Paf, Denis Brogniart. Diplômé de l’IPJ en 1993, ce mastodonte d’1m93 bourlingue dans les plus belles rédactions : Radio France, Europe 1, Eurosport, TF1. « Il ne faut pas hésiter à saisir les opportunités, affirme-t’il. Notre métier c’est du travail et du culot. » La Formule 1 Brogniart ne s’arrête pas.

Son arrivée à Europe 1, en 1991, reflète cet état d’esprit. Originaire de Caen, il pige depuis son arrivée à l’école pour Radio France. Cette année là, l’Institut français de presse organise une conférence sur Europe 1. Eugène Saccomano, l’historique et hystérique voix du foot sur la radio de la rue François Ier, y intervient. Il assiste à la conférence et, à la fin, se retrouve mano à mano face à Saccomano. Un entretien juste après la conférence, un coup de fil quelques jours après et Denis Brogniart devient pigiste pour la radio.

D’Europe 1 à Eurosport, un suspense digne d’une prolongation

Après l’épisode Sacco, deux opportunités s’offrent à lui. A la sortie de l’école, il pige pour Europe 1 et Eurosport. Il couvre le tour de France cycliste 1993 pour la station. Son travail plaît au directeur de la rédaction de l’époque, Jean-Pierre Joulin. Il lui propose un poste de pigiste permanent. Il doit quitter Eurosport. Mais rien ne se passe comme prévu, rebondissement et suspense. Il annonce au directeur de la chaîne du câble son départ deux heures après l’offre de la radio. Et ce dernier lui propose un CDI. Il choisit Eurosport. Au moment de l’annoncer à Europe 1 ses patrons ne lui en veulent pas, au contraire. « Ils m’ont dit que j’avais raison, mais qu’ils ne m’oublieraient pas et dès qu’ils pourraient m’embaucher, ils me feraient une proposition. »

Un vrai opportuniste. Mais il ne faut pas se tromper. Denis Brogniart n’est pas juste un « Delachance ». C’est un fou de travail. « A la sortie de l’école, je faisais quasi deux temps pleins à la radio et la télé, je bossais de 8h du matin à minuit. » Quand il quitte Radio France ou Europe 1, c’est en très bon rapport avec la direction. Il le doit à un son sens inné des rapports humains. Catherine Lambret, sa directrice d’études à l’IPJ, confirme son respect des autres : « Il avait un grand respect des anciens. Il a aussi un grand cœur. »

Retour au début de l’aventure. Son bac scientifique en poche, il caresse le rêve d’être journaliste à la radio. « Tout petit, j’enregistrais les multiplexes de foot à la radio. » Il s’inscrit à la fac en UREPS, l’ancêtre du STAPS, qui forme les professeur et les professionnels du sport. Pour sa licence, il doit faire un stage. Grâce à un ami, il se retrouve aux services sport de TF1 en 1989. Il y rencontre Roger Zabel, le chef du service et son tuteur. Son mémoire de stage est excellent. Son maître lui glisse un mot : « Dans ce métier, les routes se croisent souvent. » Dix ans plus tard, ils travaillent ensemble sur TF1.
1991, il tente de faire le concours de l’IPJ, un peu par dépit car il ne se sent pas prêt. Finalement, il réussit. A l’école, il fait son service militaire, entre les deux années de scolarité. Beaucoup prennent ça pour une galère. Lui en profite. Il travaille au service presse de l’armée. Il voyage en Chine, au Kurdistan, près du Cercle polaire. Il prolonge de deux mois pour aller à Sarajevo, en Bosnie. En pleine guerre : « La chance sourit aussi aux audacieux ». Et aux téméraires.

"Une voix de fakir"

Son arrivée à TF1 est moins rocambolesque. « C’est Xavier Couture, directeur de l’antenne à ce moment là, qui est venu me chercher. Il trouvait que j’avais une voix de fakir. » Sur la grande chaîne, le destin lui sourit. « Il faut être at the right place at the right moment. » Préparant un sujet sur Peugeot, il se retrouve au cœur du crash du Concorde sur Gonesse, le 25 juillet 2000. « Tout le monde est sur le pied de guerre. On me demande de donner un coup de main. Et je me retrouve à faire du commentaire d’images en direct pour les éditions spéciales, avec quatre minutes en ouverture du 20 heures. Les autres journalistes n’en revenaient pas que je sache faire ça. » C’est la seule flagornerie qu’il s’octroie.

Enfin, Koh Lanta. Il est la voix off de la première saison, toujours grâce à sa voix de Fakir, mais écrit aussi le scénario et fait le montage. « Xavier Couture m’appelle un jour de 2000. Il me dit réunion à 18h. Je ne peux pas, je dois aller chercher mon fils. Il me répète qu’il ne veut rien savoir, réunion à 18h. Je me retrouve dans son bureau. Trois montages ont déjà été faits de Koh Lanta mais ça n’a pas plu. Moi, plus un réalisateur et un producteur, on va, pendant une semaine, nuit et jour, refaire un montage. Rendez-vous dans le bureau d’Etienne Mougeotte, que je rencontrais pour la première fois. Au bout de cinq minutes de diffusion, il nous dit, OK c’est ce que je veux. » Et Koh Lanta en est à sa septième saison (écouter le MP3).

Des projets pour plus tard ? Un poste de rédac’ chef ? Non, ce lion ne veut pas finir en cage, il aime trop l’action : « Etre journaliste, c’est être sur le terrain. Gérer un planning, ce n’est pas mon truc, je n’arrive déjà pas à me gérer moi-même. »

La période qui arrive va être un peu tranquille pour lui. « Je vais m’octroyer quelques vacances ». Puis il partira en repérage pour la prochaine saison de Koh Lanta. Où ça ? On n’en saura pas plus. « La destination est top secrète. »





Pas encore diplômé de l’école, Denis Brogniart a commenté les matchs de Caen, sa ville d’origine, pour Europe 1. Grâce à une incroyable rencontre avec Eugène Saccomano.





A sa sortie de l’IPJ, pigiste pour Europe 1 et Eurosport, il doit choisir entre radio et télévision. En deux heures !





De la voix off à la présentation de la septième saison, Denis Brogniart conte l’histoire de Koh Lanta.


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