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Google Earth affole les internautes... et les Etats

par François Vignal [27ème promotion].
Article publié le mercredi 30 novembre 2005.
 
Trouver sa maison ou les pyramides d’Egypte, et zoomer à volonté jusqu’à voir sa voiture ou les chameaux... Bienvenue sur Google Earth. En donnant libre accès à des milliers de photos satellites couvrant la terre entière, ce logiciel a suscité l’excitation chez les internautes. Surtout que les sites militaires sont aussi visibles, ce qui ne laisse pas les autorités sans réactions...

Se déplacer de la place Rouge au cœur de Manhattan en une fraction de clic, ou d’une base militaire top secret à votre jardin en autant de temps qu’il faut pour le dire. Impossible, direz-vous ? Non, plus depuis que Google Earth existe.

(JPG) Il y a quelques mois, Google lançait ce logiciel gratuit qui permet de découvrir la terre via des photographies satellites. C’est un véritable globe terrestre en 3D qui tourne sous vos yeux. L’utilisateur n’a plus qu’à choisir sa destination...et à zoomer. Car Google Earth offre l’avantage de pouvoir zoomer sur des photos satellites à la résolution plus que convenable. Du moins quand il s’agit d’une zone en haute résolution.

Cette petite révolution n’a pas tardé à créer une flopée d’adeptes. Les sites, forums et autres blogs consacrés au logiciel se sont multipliés sur la toile. Le but est d’échanger les spots, c’est-à-dire des lieux que chacun a repéré, souvent après des heures de recherche.

Yvan Sansamat, 24 ans, fait partie de ces fans de Google Earth. Pour lui qui aimait les atlas depuis son enfance, Google Earth est tombé à point nommé. Enjoué, il explique que « ça révolutionne le principe de l’atlas. Quand on était petit, les photos satellites, c’était un truc de dingue pour moi. C’était limite de la science fiction. Et là, c’est accessible. »

Comme tout utilisateur de Google Earth, Yvan a commencé par trouver sa maison. Puis il a cherché des « lieux remarquables » : Paris, New York et les autres capitales, des monuments, des lieux comme « la cité interdite, » des circuits automobile ou encore Cap Canaveral, en Floride : « avec les différents pas de tir, c’est énorme. »

« On brave l’interdit, c’est excitant »

Mais l’un des sports favoris des « google earthers » est la découverte de sites sensibles, des bases militaires. Avoir le sentiment de braver l’interdit depuis chez soi confortablement installé derrière son écran d’ordinateur, voilà ce qui titille leurs neurones. « On voit le Pentagone, les bases militaires secrètes...on brave l’interdit et c’est excitant, » souligne Yvan Sansamat. « Ce sont des lieux sans accès, et là, on peux les visualiser. J’ai vu par exemple deux blackbird (le SR 71, un des premiers avions furtifs que l’US air force utilisait comme avion espion pendant la guerre froide NDLR) sur la base d’Edwards, en Californie, » s’enthousiasme Yvan. « Le plus étonnant, c’est l’ancienne zone d’essais nucléaires en Arizona. C’est criblé d’énormes cratères. On se croirait sur la Lune ! »

Plusieurs sites, souvent en anglais, recensent ces espaces militaires qui n’existent pas sur les cartes classiques. L’un d’entre eux, The registrer, a même lancé un concours nommé « spot the black helicopter. » Le but est de dénicher sur les images satellites des hélicoptères noirs appartenant à l’armée américaine. Evidemment secrets et très performants, ils seraient surtout utilisés par des agents du « new world order, » une organisation elle aussi secrète dont le but n’est rien de moins que de contrôler le monde...Digne de X-files.

Mais Google earth n’alimente pas seulement les théories du complot des internautes en mal de frisson. Il inquiète aussi les gouvernements. Car en mettant en libre accès le monde entier à la porté de chacun en seulement quelques clics de souris, Google Earth divulgue des bases que les Etats préféreraient garder à l’abris des regards...et des terroristes. Il ne s’agit pas seulement des zones militaires mais aussi des centrales nucléaires. Même si les terroristes n’ont pas attendu Google Earth pour frapper, le sujet est suffisamment délicat pour que des dirigeants s’en émeuvent.

Zones censurées

A la demande du gouvernement américain, Google a donc effacé les sites sensibles se trouvant sur le sol américain tel que la Maison Blanche et des centrales nucléaires. Mais ce que Google a fait sur le sol américain, il ne l’a pas fait ailleurs, notamment en Australie où se trouve le réacteur nucléaire Lucas Heights. Selon le site info du net, le directeur de la centrale a demandé qu’elle soit floutée. Mais Google n’a pas répondu à la demande. Dans le même registre, « le gouvernement sud-coréen a demandé de baisser la résolution sur certains sites », selon Yvan Sansamat.

En France, on ne sait pas si une telle demande a été formulée. Mais dans la rade de Toulon, où se trouve une partie des force navales française (le porte-avion nucléaire Charles de Gaulle, les frégate furtives) l’image semble étrangement brouillée. Pourtant, Toulon se trouve normalement dans une zone en haute définition.

Les Etats ont souvent essayé de contrôler le Web, comme la courte histoire d’Internet l’a montré. Mais il ne faudrait pas que la liberté propre au Web soit mise à mal. Comme le rappelle Yvan Sansamat, « ce logiciel permet de mettre le monde à disposition. C’est un peu la promesse d’Internet au départ. » Cependant, il est compréhensible que Google accepte de flouter ou censurer certaines zones s’il s’agit vraiment de questions de sécurité. Mais Google Earth reste avant tout un formidable joujou technologique accessible à tous, et non un outil d’espionnage.


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