Trois questions à Dimitru Gheorghe Mircea COSEA, député européen roumain, membre de la Commission de l’agriculture et du développement rural, ancien ministre d’Etat.
La peur des éleveurs de porc français face à la concurrence roumaine est-elle justifiée ?
Ils ont raison d’avoir peur. Et pas seulement les Français. Les Espagnols, les Italiens et les Grecs vont également avoir des soucis. La Roumanie présente le meilleur potentiel agricole européen. Vous savez, nous exportons déjà vers l’Est.
Pourtant, l‘UE a décrété un embargo sur le porc roumain.
Nous avons entamé des négociations avec l‘UE sur ce point. Il est vrai qu’il y a un risque de fièvre porcine en Roumanie, mais nos porcs sont vaccinés. C’est d’ailleurs ce qu’on nous reproche, car la vaccination implique l’introduction d’un élément chimique dans la viande. C’est cette raison qui justifie l’embargo.
La Roumanie respecte-t-elle toutes les normes sanitaires ?
Non, évidemment. L’hygiène et les mesures sanitaires doivent être sensiblement améliorées dans les fermes roumaines. L’amélioration des règles sanitaires doit se substituer aux vaccinations. Nous surveillons nos porcs. Mais nous devons éradiquer la maladie sans avoir recours à un traitement médical. La fièvre porcine existe partout. Même en France ou en Allemagne, dans des zones parfaitement sécurisées par des « barrières » sanitaires. Elle ne présente pas de risque majeur pour l’homme. En revanche, il existe un risque de transmission de la maladie à d’autres animaux.
Romain Scotto di Rinaldi, Jonathan Perrot et Julien Jankowiak