Christophe Ginisty, vous êtes le fondateur et le président du premier festival de Romans. Comment est née l’idée de ce festival ?

En l’espace de dix ans, Internet est devenu un média très accessible : son utilisation a été simplifiée et son coût a diminué. En somme, il s’est démocratisé. Aujourd’hui, j’estime que la création sur Internet a atteint une certaine maturité. Il permet aux artistes de parcelliser leur création. Un dessinateur de BD par exemple s’il veut être publié dans l’édition classique, doit produire un album de 50 pages. Le lecteur doit acheter l’ensemble de l’album et le lit de la première à la dernière page. Sur le Net, l’oeuvre se construit au jour le jour et la lecture n’est pas forcément linéaire. Aujourd’hui, on constate que la création s’adapte à ce nouveau média.

A qui s’adresse cet événement ?

A la différence de festivals comme les Clics d’Or, le WIF ou le Web flash festival, nous récompenserons des artistes, pas des gens qui ont construit un site. Que des personnes aient réussi à créer des petites culottes en 3D ou en 10D pour la Redoute, formidable ! Mais pour nous ce ne sont pas des artistes. Le festival de Romans s’adresse à toute personne qui a une démarche créative, qu’elle soit ou non professionnelle. Nous avons défini huit catégories de création : littérature, musique, vidéo, comédie, bande dessinée, photos, journalisme citoyen et émission radio-télé. Les artistes peuvent inscrire leur espace jusqu’au 20 décembre sur le site du festival. A partir de là, les internautes choisiront dans chaque catégorie les dix meilleurs artistes. A Romans, un jury départagera ces dix finalistes.

La participation à ce festival étant volontaire, n’avez-vous pas peur de passer à côté de certains talents ?

Sur My Space, on recnese trois millions de groupe de rock. C’est sûr, nous allons forcément louper des jeunes talents, mais personne ne peut revendiquer le fait d’avoir déniché le meilleur du Net. Internet est un média tellement universel qu’il est difficile d’en faire le tour. Nous n’avions pas envie de créer un jury qui aurait sélectionné ses artistes. Ce serait tout aussi subjectif et nous ne voulions pas un jury "type Star Ac". Nous préférons nous comparer au festival de BD d’Angoulème.

Pour suivre la préparation du Festival, vous pouvez consulter le blog de Christophe Ginisty.