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Ecrire à la manière de... Florence Aubenas

par Théo Haberbusch [27ème promotion].
Article publié le jeudi 9 février 2006.
 
Depuis cinq ans, Samir Achour s’efforce de faire respecter en douceur le règlement intérieur dans les Minguettes à Vénissieux. Il aime le dialogue mais craint que son travail ne devienne trop répressif. Donc dangereux.

Les pieds gravissent rapidement les escaliers dans le calme de la tour. A l’intérieur du géant de béton de la cité des Minguettes (Vénissieux), Samir Achour, 25 ans, marié, père de quatre enfants se rend au 8e étage pour voir Monsieur Chikh. On ne croise personne dans cet immense bloc lisse percé de fenêtres. Rien d’humain, sauf les cris des enfants qui jouent au bas de l’immeuble.

Il faut monter à pied. Noter les vitres brisées qui pourraient blesser des enfants. Eviter les poubelles qui traînent. Arriver sur le palier. Là, il faut entamer le dialogue. « Quand vous essayez d’être courtois dans une cité, on vous prend pour un con. Ca va se finir dans le sang », dit Monsieur Chikh en racontant que sa voisine du dessus déverse ses détritus sur son balcon.

« On s’est imposé »

Samir est agent de veille sociale, il travaille pour l’Arradep (Association régionale Rhône Alpes pour le développement de l’emploi de proximité). « Les gens qui se battent entre eux dans les quartiers, je ne suis pas d’accord. Avant les jeunes, ils ne faisaient pas ça ! »

Il arpente la cité avec ses collègues depuis cinq ans. Son rôle : faire respecter le règlement intérieur. Pas n’importe quand : entre 17 et 23 heures, au moment où bailleurs et travailleurs sociaux ne sont plus là. Lorsqu’ils sont arrivés en 1999, les équipiers ont reçu des pierres en guise de bienvenue. Ce fut leur premier défi. « On s’est imposé. C’était un des premiers quartiers où cela se faisait, maintenant il y a ce genre de dispositif en soirée partout » , dit Samir.

« Je n’ai qu’eux, ca m’embête de les appeler tout le temps mais la police ne s’est pas déplacée », dit une femme qui subit les bruits d’une dizaine de personnes, logées au-dessus de sa tête par la préfecture.

Assimilé à la police.

Samir croît en son métier. « Quand j’étais jeune j’aurais voulu un tel dispositif dans mon quartier. Ca permet de signaler un ascenseur bloqué. Quand c’est des numéros en 0800, les gens n’appellent pas. En plus, il faut que quelqu’un soit présent pour que l’ascensoriste se déplace. »

Mais aujourd’hui, sa direction lui demande de changer ses méthodes : moins de discussions, plus de sévérité si des jeunes squattent les nombreuses allées de la cité. Alors il a peur d’être assimilé à la Police, peur d’être agressé par des jeunes qu’il connaît bien. Samir dit : « Je suis un médiateur, pas un agent de sécurité. »Et c’est lui qui a besoin de parler pour ne pas craquer.


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