L’année 2005 aura été un vrai tournant pour l’humanitaire sur la toile. Après un pic d’affluence historique pendant le mois qui a suivi le tsunami du 26 décembre 2004, les différents acteurs ont noté une hausse sensible de leur fréquentation.

Ainsi, le site Internet de la Croix-Rouge Française (CRF) a enregistré un million de visites pour le seul mois de janvier 2005. Un vrai record si l’on considère que l’audience moyenne mensuelle du site fluctuait autour de 60 000 visites auparavant. Et le phénomène concerne, avec plus ou moins d’ampleur, toutes les associations humanitaires.

A affluence historique, collecte de dons inédite. Pendant les trois jours qui suivent la catastrophe, le site de Médecins sans Frontières (MSF) enregistre quotidiennement plus de 10 000 dons. Au final l’association aura reçu, via Internet, 2,7 millions d’euros - dont 2,3 millions pour le seul tsunami -, contre seulement 300 000 euros en 2003.

Qui plus est, cette somme représente presque un tiers du total des dons perçus par l’association alors que, historiquement, les dons en ligne sont marginaux par rapport aux dons traditionnels. Le montant des e-dons ne représente ainsi, en fonction des associations, que 1 à 4% du montant global des dons perçus.

Pour la responsable du site de la CRF, Tatiana Babsky, l’épisode tsunami a permis "de donner une autre vision de ce que peut apporter le média Internet". Et Stéphane Oberreit, directeur de la communication de MSF, semble partager le même point de vue. Il voit dans la toile un moyen de communication privilégié et explique qu’ "à termes, [ils] espè[rent] collecter beaucoup et à moindre coût sur Internet". Plus rapide et plus facile pour le donateur, moins onéreux pour les associations, le e-don offre des perspectives intéressantes en terme de réduction du coût de la collecte des dons. Un coût qui varie aujourd’hui ente 8 et 13% du budget en fonction des associations.