Parfois, les mots sont impuissants à décrire, expliquer, une réalité étrangère à l’internaute occidental. Au Gabon, Sébastien a choisi d’abandonner le traditonnel blog écrit et de s’effacer derrière ses photos.
Sebastien Lochet a 24 ans, et il est un « toubab » : un blanc au Gabon. Depuis 10 mois, jeune diplômé en informatique, il travaille pour une filiale du groupe français Castel, chargé de la fabrication des bières, eaux minérales, mais aussi de la distribution des vins français, dans un des pays les plus riches d’Afrique. Au début de son périple africain, il commence à publier un blog. Puis, rapidement, il lâche la plume pour l’objectif, « principalement pour donner un aperçu de ce que je vois et vis ici » explique-t-il. « Et puis, ce n’est pas toujours évident de faire ressentir ce que l’on peut vivre ici par écrit. » Son blog photo est une histoire sans paroles, comme un film muet. Certaines images, sans explication, laissent imaginer plusieurs horizons. « Je sais que ça manque un peu de légende mais je compte bien reprendre tout ça dès mon retour en france, et faire un véritable site consacré au pays et ses peuples en gardant les photos les plus parlantes. »
s.lochet
Pour l’instant, feuilleter ce livre d’image suffit au dépaysement : scènes de rues, brousses, usines, vues aériennes. Sourires d’enfants, nuages de la saison des pluies, fabrication d’une statuette par un artisan local. Autant de scènes capturées d’un oeil curieux, humain :
« Je me suis expatrié par besoin professionnel, parce que ça me permet d’occuper un poste pour lequel il m’aurait fallu attendre deux ou trois ans en france, mais surtout par besoin humain en fait. Parce que j’avais envie de voir autre chose... »
Autre chose. Sébastien a vu autre chose. Par son oeil, l’internaute aussi.
Il quittera le Gabon en juin prochain. « Ensuite, j’aimerais continuer à m’expatrier quelques années encore... Du moins tant qu’une femme ne me convaincra pas de m’installer quelque part ».