Aurelia Lenon est une bloggeuse néophyte. Depuis le mois de juillet, elle se raconte sur la toile. L’occasion de s’expliquer à ses proches.
6 juillet 2005, 14 heures passées à Paris. La sentence tombe de la bouche de Jacques Rogge, président du CIO : « ...the Games of the 30th Olympiad in 2012 are awarded to the city of... LONDON ! » Douche froide pour Bertrand Delanoë. Pour Aurélia Lenon aussi. Cette mordue de sport sort alors tout juste de son stage de maîtrise de communication à la commission lutte anti-dopage du comité national olympique à Paris.
Deux jours plus tard, elle démarre son blog. Coïncidence ? Pas vraiment. « Pas le moral, les JO, mon rapport de stage qui n’avançait pas, bref j’avais besoin de...m’épancher », explique-t-elle. Etats d’âmes, coups de cœur (ou de gueule)... bref un blog perso.
Pourtant Aurélia n’a pas 14 ans. Elle n’a pas créé un skyblog (blog hébergé par Skyrock, très prisé par les ados souhaitant juste raconter leur vie), et elle n’incite pas les gens à « laché leurs com’s » (comprendre laisser des commentaires sous chaque billet). Elle n’écrit même pas en langage sms. Non, elle utilise de vraies phrases avec de vrais mots dedans. Alors qu’est-ce qui cloche ? D’où vient ce besoin de s’épancher en ligne. « Je suis entourée de gens qui ne comprennent pas mes choix », s’énerve-t-elle. Comprendre son année « sabbatique » après sa maîtrise. Ou son envie de se perfectionner en danse, une de ses passions. Peut-être même de tenter sa chance dans ce milieu, ou dans la photo, qui sait.
Sur son blog, elle écrit peu. Mais de manière régulière, deux ou trois fois par mois. Juste quand elle a « quelque chose à dire ». Quelque chose d’important. Pas forcément dans le but d’être lue d’ailleurs. Mais si jamais cela arrive, en espérant être mieux comprise par ses proches. Peut-être.
La danse, la photo... Vivre ses rêves, cela a un prix. Peut-être trop élevé quand on vit avec sa mère et son frère dans une cité HLM du Val-de-Marne où « avoir son bac » fait presque de vous « une extra-terrestre ». Alors en attendant, Aurélia travaille dans une boutique photo depuis une semaine, et elle écoute les Beatles.
Dans ses rêves d’ailleurs, son nom de famille, "LENON", ne se prononcerait sûrement pas "Le-non", à la française. Mais plutôt "Lènone". Comme John.
A 21 ans, Aurélia Lenon rêve de se lancer dans la danse