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Portrait d’ancien : François Vignolle

Une vie pour une demi-seconde

par Olivia Fabresse [29ème promotion], Florence Floux [29ème promotion].
Article publié le lundi 17 mars 2008.
 
Sorti de l’IPJ en 1996, l’investigateur du Parisien qu’est François Vignolle reste passionné par un métier difficile et éprouvant, mais toujours aussi excitant à exercer.

François Vignolle a l’œil rieur. « Depuis ma plus tendre enfance, je voulais être rock star ou journaliste. Malheureusement, j’ai du faire une croix assez rapidement sur la première option. » Un coup du destin qui est plutôt bien tombé.

Ses sourcils qui s’agitent au-dessus de ses grands yeux bleus et son petit souffle sur la langue renforcent la sympathie qu’il inspire naturellement. Avec une bonhomie certaine, François explique les choses simplement. Parti de sa ville de Lens, il fait un détour par le Canada pendant un an en échange universitaire, avant d’atterrir à l’IPJ en 1994. « Une sacrée école de la vie. C’était un véritable bouillon de culture, nous étions tous complémentaires. Nous avons passé deux ans à écumer les cafés près de l’école et à jouer de la guitare pendant de longues soirées. » François n’avait pas d’idées préconçues sur ce qu’il voulait faire à la sortie de l’IPJ. Alors il fait un peu de tout. De la télévision, de la radio. Avant de revenir au Parisien où il avait déjà fait un stage. Après être passé par toutes les locales autour de Paris, il arrive au service faits divers. « J’ai découvert tout l’aspect noble de cette discipline. Avec ces gens ordinaires qui se retrouvent dans des situations extraordinaires. »

Un service qui dépend avant tout de la réactivité de ses rédacteurs et de leur capacité à vérifier scrupuleusement leurs sources. Pendant six ans, François s’active, suit les enquêtes des policiers : la petite Estelle Mouzin, Michel Fourniret... Autant d’histoires atroces qui laissent des marques. « On arrive à cloisonner. Il faut bien se dire que ces drames reflètent une partie infime de la vie. Mais il y a certains regards qu’on n’oublie pas. » Comme celui d’une jeune fille pakistanaise, sortie des décombres d’un tremblement de terre et dont toute la famille a disparu.

Une passion chevillée au corps

Dopé aux faits divers, François rejoint le service enquête du quotidien il y a trois ans. « Les faits divers sont une très bonne école : il faut travailler vite, recouper toutes ses infos. » Mais ce qu’il aime souligner plus qu’autre chose, c’est l’importance du carnet d’adresses et du lien qui unit le journaliste à ses contacts. « On met plusieurs années à obtenir cette confiance, les gens vous mettent à l’épreuve avant de révéler des informations intéressantes. »

Pour François, l’enquête est avant tout un travail de laboureur. Et un luxe. « Le journal nous donne une semaine à dix jours pour réaliser nos sujets là où d’autres ont une journée. » Plusieurs personnes venues de divers services y collaborent : santé, sports, économie, régionales... Le tout est de savoir travailler à plusieurs. « Il faut la jouer moins perso qu’ailleurs. Mais le risque de se fourvoyer est moindre, puisque chacun a un regard différent et intéressant sur le travail de l’autre. »

Les mains agitées par le discours, François revendique son côté « fouille merde » haut et fort. « On vit dans le mythe du Watergate, mais l’enquête peut partir au coin de la rue », observe-t-il. L’important, c’est d’avoir toujours cette passion de l’information - et des gens - chevillée au corps. Pour arriver à « cette demi-seconde où on se dit : là j’ai vraiment quelque chose. C’a été un boulot de chien, mais j’ai la confirmation de mon info, et c’est cet instant précis qui vous fait oublier toutes les frustrations passées. » Cette ardeur, François Vignolle a su la conserver intacte. Pour beaucoup de demi-secondes encore.

Florence Floux

Olivia Fabresse


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