page d'accueil
envoyer un message au webmaster
plan du site
s'abonner au flux RSS les derniers articles à lire accéder au podcast s'abonner à la newsletter
espace privé pour les rédacteurs

Hervé Mathoux, entre audace et opportunisme

par Julien Jankowiak [29ème promotion].
Article publié le lundi 18 février 2008.
 
Hervé Mathoux, 41 ans, est journaliste sportif à Canal +. Responsable du football international, il présente "l’Equipe du Dimanche" et les soirées Ligue des Champions. Il doit sa carrière à son talent mais aussi à un brin de réussite.




Interview Hervé Mathoux
Jonathan Perrot

Hervé Mathoux est un paradoxe. Il ne joue pas au football, il n’aime pas les pronostics, il n’a pas de souvenirs marquant et est incapable de citer une personnalité qui a changé sa vie... Pourtant, derrière cette apparente nonchalance se cache un vrai passionné.

Tout s’est passé très vite pour ce natif de Clermont-Ferrand. Après des études de lettres, il monte à Paris pour intégrer l’IPJ en 1987. « Je ne suis pas venu avec le sport en bandoulière. A cette époque, je ne savais pas si je voulais devenir journaliste sportif. D’ailleurs, peu de mes collègues de l’école connaissaient ma passion pour le football », explique-t-il. Presque vingt ans après sa sortie de l’école, Hervé Mathoux en garde un excellent souvenir. « C’était un autre IPJ. A l’époque, tous les cours étaient fumeurs, c’était l’enfer », lâche t-il, amusé. « Pour dégouter les fumeurs qui polluaient les cours, nous avions acheté des cigarettes à l’eucalyptus ! Malheureusement, les cours sont restés fumeurs... », plaisante t-il.

En 1989, les événements se bousculent. Indécis, il hésite entre radio et télévision. Finalement, après quatre mois à Radio France, il opte pour le petit écran. A Paris, il entre dans une télévision locale. Stagiaire, il crée une émission consacrée au sport puis un service des sports. Audacieux, il va frapper à la porte de TF1 pour montrer son travail. A sa plus grande surprise, il est accepté en stage. Sa carrière est lancée. « Après avoir fait des sujets voile à 3h du matin, j’ai demandé à bosser dans le foot », explique Hervé Mathoux. Ni une, ni deux, on l’envoie à Bastia pour commenter son premier match. D’abord pigiste, il est rapidement titularisé au sein de la chaîne. « Les choses iraient moins vite aujourd’hui », admet-il, conscient de sa chance. « Cela dit, il y a de plus en plus de chaînes et donc plus de boulot, la paysage s’est élargit ».

« On vous attend plus avec des kalachnikovs qu’avec des fleurs »

En 1990, il couvre la Coupe du Monde de football. A l’aise, il prend rapidement ses marques et anime l’émission de troisième partie de soirée "Formule foot". Solidement installé au service des sports, il anime les matchs de l’Euro 96 et coprésente la finale de la Coupe du monde 1998 avec Roger Zabel. « Je pense avoir marqué des points. Ce jour là, je suis resté presque 24h à l’antenne. J’en suis sorti très renforcé », déclare t-il. Il n’est pas le seul à avoir cette impression car peu de temps après le mondial, un coup de fil va donner un nouveau souffle à sa carrière. « Michel Denisot me téléphone. Il souhaite me rencontrer dans un hôtel, en secret. Il me propose d’animer "Jour de foot", l’émission de football référence de Canal+ ». Hervé Mathoux hésite. Bien qu’attaché à TF1, il rêve de nouveaux challenges et choisi de rejoindre la chaîne cryptée. « C’était un défi osé. On vous attend plus avec des kalachnikovs qu’avec des fleurs. Il a fallu que la greffe se fasse », confesse-t-il.

En 2002, nouvel entretien avec Michel Denisot. Hervé Mathoux prend alors la tête de "l’Equipe du dimanche", une émission consacrée au foot étranger. Il gravit les échelons petit à petit et lorsque Thierry Gilardi quitte Canal+, c’est lui qui devient présentateur des soirées Ligue des Champions.
Opportuniste ? Il reconnaît avoir bénéficié d’une certaine réussite mais martèle que tout s’est joué lorsqu’il est venu sonner chez TF1.

Un amoureux dépassionné

Le brun au regard azur semble avoir perdu son regard de supporter. « J’ai un regard presque dépassionné. Je ne suis pas partisan, un match Monaco-Nancy, je m’en fous ! Je fabrique des émissions, je ne suis plus devant ma télé mais derrière », avoue-t-il. Une masse de travail importante qui l’empêche de décrocher. «  Je ne vais pas faire pleurer la veuve et l’orphelin, j’ai un boulot très agréable », note t-il. Quel avenir pour celui qui affirme ne jamais avoir eu d’objectifs de carrière ? « On sait comment ça marche. Un jour, la télé me jettera. Soit je parviens à y rester, soit j’achète une ferme en Lozère pour élever des chèvres ! »
Hervé Mathoux devrait plus vraisemblablement imiter celui qui a boosté sa carrière, toujours à l’antenne à plus de soixante ans, un certain Michel Denisot...

Julien Jankowiak


Voir et/ou télécharger l'article au format PDF

Forum de l'article


 
 
 
   
[#NOM_SITE_SPIP]

Accueil |  IPJ Paris | podcast ipjmag |  anciens ipj |  newsletter |  @webmaster | ipjmag en rss ipjmag

Ipjmag est un magazine école réalisé par les étudiants de
l'Institut Pratique de Journalisme, dans le cadre de l'option "journalisme en ligne"
encadrée par Thierry Guilbert, concepteur de ce site à vocation pédagogique
.
-------
Tous droits de reproduction et de diffusion réservés - (c) 2004 - 2006
Usage strictement personnel. L'utilisateur du site reconnait avoir pris connaissance de
la licence de droits d'usage, en accepter et en respecter les dispositions.
Le contenu de ce site (textes, sons et vidéos) ne peut être repris sans accord préalable de leurs auteurs.

------

Creative Commons License
Les pages contenues sur Ipjmag font l'objet d'un contrat Creative Commons.  
------
Technologies et logiciels utilisés :
Spip | Loudblog | Spip Video Flash Player - Netdevelopeur et Jeroenwijering | Dewplayer Estvideo