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Hélène Caux : humanitaire et journaliste

par Olivia Fabresse [29ème promotion], Florence Floux [29ème promotion], Dorothée Laurain [29ème promotion].
Article publié le lundi 4 février 2008.
 
Officier d’information et photographe pour le Haut Commissariat des Réfugiés, on pourrait croire qu’Hélène Caux (13e promotion de l’IPJ) s’est un peu éloignée du journalisme. A moins que celui-ci ne l’aide à mieux remplir son devoir d’humanitaire.

La silhouette élégante, grande, Hélène Caux fait son petit effet lorsqu’on la rencontre. Le visage délicat, la voix douce et posée, elle séduit par son naturel et sa simplicité. Un mélange de grâce et de profondeur se lit sur cette jolie figure marquée par le surmenage. « Pas de problème pour être filmée, mais j’aurai l’air fatiguée », avait-elle prévenu avant la rencontre. On comprend pourquoi.

Hélène Caux est une passionnée. Aussi loin qu’elle se souvienne, elle a toujours eu de grands rêves plein la tête. Et a tout fait pour les réaliser. Alors même qu’elle étudiait l’histoire sur les bancs de la fac, elle s’est prise à rêver d’Amérique. Le mythe l’a emportée. Après un petit - bien que fondamental - détour par l’IPJ, elle est partie pour New York. Hélène avait trouvé un emploi à la radio des Nations Unies. Partie pour trois mois, elle y est restée cinq ans. Le directeur des programmes francophones parti, on lui a proposé de le remplacer, « mais sans le titre et le salaire qui vont avec », précise-t-elle. Une bonne expérience malgré tout.
Mais Hélène avait soif de rencontres et de terrain. Armée de son fidèle appareil photo qui ne la quitte plus depuis ses 11 ans, elle a contacté le Haut Commissariat des Réfugiés (UNHCR). Après avoir parcouru l’Afrique pendant plusieurs mois - Afrique de l’Ouest, le Mali, la Côte d’Ivoire, le Maroc... - elle est envoyée au Kosovo en 1999 comme Officier d’information et photographe. Pendant trois ans, elle observe les réfugiés kosovars revenir de Macédoine et documente la situation pour l’ONU. Trois ans pendant lesquels elle vit chez l’habitant, sans électricité ni eau chaude. « Je me souviens des hivers kosovars. Je dormais dans mon sac de couchage avec mon bonnet et mes moufles. Le lendemain je faisais chauffer de l’eau pour me laver. Trois ans comme ça, c’est long », explique-t-elle en riant. Hélène prend bien les choses.

Un véritable travail de photographe

De cette expérience au Kosovo naissent une expo et deux livres de photos sponsorisés par le HCR sur le retour des réfugiés, la reconstruction d’un pays et le rôle des femmes dans cette société. Revenue à New York, Hélène tente sa chance en tant que photographe freelance mais elle est obligée d’admettre « qu’on n’en vit pas, malheureusement ».
Un constat qui la pousse à repartir, en Afrique cette fois. Elle s’envole pour le Liberia, alors en pleine démilitarisation après la guerre civile, puis au Tchad et au Soudan. « Le Darfour a changé ma vie. » En août 2004 elle se retrouve à la frontière tchadienne, auprès des réfugiés. « J’ai pris des photos, documenté visuellement la réalité d’un conflit et de populations. » En septembre elle passe côté soudanais, pour quatre mois. « Les rencontres avec les réfugiés m’ont beaucoup marquée. C’est ce que je préfère dans mon métier. » Elle est désormais basée à Genève et couvre le Tchad, le Soudan, l’Afrique centrale « pour ne permettre à personne d’ignorer ou de nier ce qui se passe là-bas ».

Une activité qui ressemble beaucoup à du journalisme. « Je pense que quand on est journaliste, on l’est pour toute sa vie. Maintenant je suis humanitaire avant tout, avec les inconvénients et les avantages que cela représente. Je ne peux pas prendre partie, comme un journaliste pourrait le faire. Mais en contrepartie, je reste beaucoup plus longtemps sur place, je travaille plus en profondeur et j’ai une opportunité de changer les choses. » Effectivement.
Hélène utilise ses photographies pour lever des fonds qui servent à des opérations humanitaires. Elle participe au projet Darfour Darfour, réunissant huit photographes internationaux qui, par leur travail, sensibilisent les populations et les responsables politiques de nos pays. Les œuvres de ces photographes sont projetées sur écran géant aux Etats-Unis et en Europe. « Il faut faire pression sur le gouvernement soudanais », explique Hélène. Pour cette raison, le livre de l’exposition Darfour Darfour est sorti le 15 janvier dernier à New York. De quoi donner de nouvelles idées à Hélène : « Je veux approfondir la photographie, m’intéresser encore plus aux violations des droits humains. Et pas forcément au sein de l’ONU ».

Un programme qui s’annonce vaste pour cette femme hors norme. Il est bien loin le temps où ses parents la sermonnaient sur ses choix de carrière. « C’est trop compliqué, on te l’avait bien dit qu’il était difficile d’en vivre », lui avait rappelé son père alors qu’elle vivotait de piges radio à la sortie de l’école. Hélène sourit. « Ils ont changé d’avis depuis. »





Ecouter Hélène Caux à propos de son choix de carrière




Ecouter Hélène Caux expliquant sa passion pour les Etats-Unis




Ecouter Hélène Caux racontant son expérience de photo-reporter


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