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Paris - VIIe arrondissement

Candidates pour un cinquième fauteuil

par Nicolas Barriquand [29ème promotion].
Article publié le mercredi 30 janvier 2008.
 
Prise de risque limitée pour Rachida Dati, tête de liste dans le VIIe. Les électeurs de l’arrondissement votent largement à droite. Mais l’UMP a tout de même un défi : récupérer une place de conseiller de Paris occupée par la socialiste Anne Kalk.

Le parquet craque à l’arrivée des conseillers. L’éclairage indirect enveloppe les moulures rouges et or qui dévorent les murs jusqu’au plafond. Michel Dumont, cravate à grosses rayures roses, s’assied, dos à l’imposant miroir. Autour de la table on le tutoie, mais on lui donne du « Monsieur le Maire ». Le conseil municipal démarre, dans « une ambiance XIXe digne des Petites filles modèles ». L’expression est d’Anne Kalk, unique socialiste du conseil d’arrondissement et des cinq conseillers de Paris du VIIe.
« Quand j’ai été élue en 2001, ils se sont dit : « on n’est plus entre nous, se rappelle la conseillère PS, avocate de métier. Le plus surprenant à leurs yeux, c’est que je suis une bourgeoise, comme eux, mais avec des idées de gauche ».
Dans le VIIe, on ne vote jamais en dessous de 70 % pour la droite. Alors, cette année, l’UMP, cornaquée par la parachutée Rachida Dati, affiche l’ambition d’un grand chelem. Récupérer le siège de conseiller de Paris, « bêtement perdu en 2001 », selon les mots de Michel Dumont, second de liste.
« La place bêtement perdue, c’est moi », ironise Anne Kalk en plissant les yeux. Si la liste de Jean-Marie Cavada, soutenue par l’UMP, remporte le XIIe arrondissement, un siège dans le VIIe ne serait pas superflu pour faire basculer le conseil de Paris à droite.

Manche à balai

Pour l’occupante du fauteuil en question, l’engagement municipal se termine. Anne Kalk déclare forfait pour mars et laisse Laurence Girard défendre la place face à l’équipe de la Garde des Sceaux. Banquière de formation et originaire de Suisse, la tête de liste PS pour 2008 avait déjà participé, en tant que représentante de la société civile, à la précédente campagne de Bertrand Delanoë. La présence de Dati face à elle ? « La ministre prend date pour les législatives de 2012. Dommage qu’elle n’ait pas eu le courage de se présenter ailleurs, tacle Laurence Girard. Mais elle peut faire perdre des voix à son camp. »
Car l’arrivée de Rachida Dati ne satisfait pas tout le monde dans les rangs de la majorité. En marge de sa première réunion publique, en présence de Françoise de Panafieu, des militants regrettent qu’on ne les consulte pas, et que Michel Dumont soit obligé de céder sa place. « Dans le VIIe, on pourrait faire élire un manche à balai avec l’étiquette UMP », lâche même l’une d’elle. A la faveur du relatif mécontentement, et du scrutin proportionnel, l’opposition de l’arrondissement espère arracher une seconde place de conseiller de Paris. Garder le cinquième fauteuil et enlever le quatrième.

Misère dans le VIIe

Pour « doubler » son nombre d’élus, la candidate PS, arpente la rue Cler, artère commerçante du quartier, tous les dimanches matins. Elle y croise parfois son opposante, escortée par Michel Dumont. La semaine dernière elle l’a interpellée pour lui proposer un débat. Dans ses séances de terrain, Laurence Girard et ses partisans arrosent les badauds de tracts. Ici, un manteau de fourrure en refuse un poliment. Là, un sac Vuitton soupire quand elle comprend ce qu’on lui tend.
« La sociologie du VIIe n’est pas forcément celle que l’on pense, nuance Anne Kalk. Il y a beaucoup de misère : des personnes âgées propriétaires, mais qui subsistent avec des petites retraites, des gens entassés dans des chambres de bonnes. » Mais les seconds, présumés électeurs de gauche, sont rarement inscrits sur les listes électorales du VIIe.
Prohibitif, l’arrondissement de la Tour Eiffel et des Invalides se dépeuple d’année en année. Immeubles haussmaniens, ministères, Ecole militaire, il se mue en musée à ciel ouvert. Au conseil municipal, Anne Kalk défend le dossier des logements sociaux. La majorité préfère, elle, développer le logement intermédiaire. « Je pense aux enfants des gens du VIIe », assure un des conseillers UMP. « En clair, aux Blancs », murmure Laurence Girard, présente dans le public.
Seule conseillère à défendre les décisions de Bertrand Delanoë, Anne Kalk demande sans cesse la parole. Ses collègues de droite soupirent à ses longues interventions, écoutent lassés, ou ironisent d’un « merci pour vos conseils Madame Kalk ». C’est ce rôle que lorgne Laurence Girard.
Paradoxal VIIe arrondissement : une droite conservatrice représentée par une ministre issue de l’immigration, et le Parti socialiste par une banquière née en Suisse.

Nicolas Barriquand


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