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La Dame de Rangoun

par Anne-Laure Fremont [29ème promotion].
Article publié le samedi 17 novembre 2007.
 
Aung San Suu Kyi, élue démocratiquement en 1989 par le peuple birman, vit depuis ce jour traquée et surveillée. Symbole de l’opposition, c’est vers elle que la junte au pouvoir doit se tourner pour apaiser la population. Portrait d’une femme sans concession.

Une silhouette maigre, figée, pleure au passage des bonzes qui manifestent. Elle joint les mains en signe de prière. C’est la dernière image de l’opposante birmane Aung San Suu Kyi, prise le 22 septembre, sur le perron de sa demeure coloniale, envahie par les mauvaises herbes et cernée par les gardes, au centre de Rangoun.
« La Dame », comme on la surnomme avec respect, a 62 ans. Sur les photos, l’opposante fixe l’objectif d’un regard sombre et fier. Impassible. Ses lèvres crispées témoignent de sa détermination. Mais depuis le dernier cliché, les épreuves ont du laisser d’autres traces sur son visage.
Arrêtée, emprisonnée, libérée et reprise, elle vit depuis 18 ans entre les maisons d’arrêt et sa résidence sous surveillance. Malade, épiée, oppressée, jusqu’à épuisement. Mais elle ne baisse pas les bras : « Je ne suis pas la seule à faire preuve de courage. Lorsqu’on croit suffisamment en une cause, on persévère. »
Le sacrifice, une histoire de famille. Fille du général Aung San, assassiné après avoir négocié l’indépendance de la Birmanie en 1947, elle porte en elle cette détermination. Aung San Suu Kyi grandit en Inde et en Grande-Bretagne, où elle épouse Michael Aris, un universitaire d’Oxford. Mais elle n’oublie jamais les souffrances de son pays.

Le combat birman

En 1988, elle retourne en Birmanie pour prendre soin de sa mère malade. A cette époque, la révolte gronde dans les rues et le général Ne Win, au pouvoir, perd le contrôle du pays. Lors d’un grand rassemblement, Aung San Suu Kyi prononce devant la foule un discours d’indépendance, qui sonnera le glas de sa propre liberté. Elle devient vite la figure de proue de l’opposition et la bête noire de la junte militaire. Après avoir créé la Ligue Nationale Pour la démocratie, elle est arrêtée le 20 juillet 1989.
L’année qui suit, la junte autorise des élections, que l’opposante remporte à 82%. Avant qu’elle n’accède au poste de Premier ministre, les généraux annulent le scrutin. Elle reçoit en 1991 le prix Nobel de la Paix. Libérée en 1995, elle refuse de quitter le pays : elle ne reverra jamais son mari, qui meurt d’un cancer en 1999 sans avoir pu obtenir de visa pour la Birmanie, ni ses deux enfants, qui vivent en sécurité en Grande-Bretagne.
Depuis 2003, elle est assignée à résidence, à Rangoun. Mais sa détermination reste infaillible. Pour affaiblir le pouvoir, Aung San Suu Kyi exhorte la communauté internationale à des sanctions économiques et au départ des ONG de son pays. Comme son modèle, le Mahatma Gandhi, elle prône la non-violence. Comme lui, elle est devenue un symbole.


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