Fabien a 26 ans. Il est informaticien. Mais depuis cinq ans, il est aussi rédacteur en chef du webzine Sound Of Violence (SOV) dédié au rock indépendant. Rencontre avec un passionné qui consacre presque tout son temps libre à son site de musique.
Comment, en partant de rien, avez-vous réussi à rendre Sound Of Violence (SOV) crédible auprès des labels et des artistes ?
Fabien. C’est simple : il faut du temps ! Du temps pour que le site fonctionne bien, pour recruter des personnes motivées et capables, pour connaître toutes les personnes du milieu, pour que le site soit connu... Et donc du temps pour que les labels comprennent qu’il est sérieux et peut offrir une bonne exposition aux groupes. Une fois que tout cela est avéré, interviews, albums et places de concerts sont plus faciles à obtenir.
Comment vous êtes vous retrouvé à gérer SOV ?
Ce n’est pas une vocation mais un concours de circonstances... J’ai commencé comme webmaster d’un petit site amateur sur un groupe de rock. Un ami a eu l’idée de créer Sound Of Violence, du titre d’une chanson de My Vitriol. La première version n’a duré que trois semaines. C’était bordélique mais on se faisait plaisir. Le site a disparu pendant six mois et j’ai proposé de le relancer de façon différente. On a élargi l’équipe - qui n’était que de quatre personnes - en recrutant un graphiste et des chroniqueurs. C’est ainsi que le site actuel est né...
Comment le site est-il organisé ?
Il y a entre 15 et 20 membres dans l’équipe, des postes techniques et rédactionnels. Je prends la majorité des décisions pour le contenu éditorial, d’autres se chargent des relations avec les labels, de l’aspect graphique etc... Détail important : personne n’est rémunéré. Nos principaux frais sont liés à l’hébergement du site (NDLR : environ 350 euros par an), principalement financés grâce aux partenariats payants avec les labels et la FNAC.
Parvenez-vous à concurrencer les sites de grands magazines ?
Difficile de faire une comparaison niveau chiffres et visites. Très peu de sites ou de magazines les communiquent. Sujet tabou... Mais certains labels y ont accès et je sais que nous sommes dans les deux ou trois sites musicaux de rock indé’ les plus visités en France. Comme notre taux de visites augmente régulièrement (NDLR : quelques milliers de visiteurs uniques par jour), il n’y a pas de raison que cela change.
Quels sont vos rapports avec les autres magazines de rock ?
Ils sont plutôt rares... J’ai été amené à rencontrer certains responsables d’autres sites lors de festivals ou concerts mais le courant n’est pas trop passé. Certains ont l’air plus intéressés par la reconnaissance que par le fait de pouvoir partager leur passion pour les groupes qui les font vibrer. La rivalité est grande. C’est un peu dommage car je pense qu’il y a de la place pour tout le monde.
Propos recueillis par Anne-Laure Frémont.