La plupart des caricaturistes utilisent des codes pour instaurer une complicité avec les lecteurs. Souvent, de petits personnages récurrents ou des détails vestimentaires donnent une touche particulière au dessin.
Ces petits êtres innocents
Chez Jacques Faizant (Le Figaro), c’est la petite fille - souvent sous les traits de Marianne - qui donnait une note provocatrice à la caricature. En retrait ou au pied du personnage, elle prenait en réalité la première place.
De la même façon, les souris de Plantu (Le Monde, L’Express) ont toujours leur mot à dire. Surmontées d’une bulle ou accompagnées d’une pancarte elles disent tout haut ce que personne n’ose dire.
Plantu dessine une mouche au dessus des gens peu recommandables comme Le Pen, Milosevic ou Ben Laden. Depuis que Nicolas Sarkozy a protesté après avoir eu droit à sa mouche, son personnage est désormais survolé de... trois mouches.
Tenue correcte exigée
Plantu encore, avait dessiné Jean-Marie Le Pen avec une chemise d’uniforme évoquant les fascistes, des bottes et un brassard nazi. Mais le dirigeant du FN avait attaqué en justice le dessinateur. Il écrit désormais « FN » à l’intérieur du brassard.
Depuis qu’il a proposé la création d’un ministère de l’Identité nationale, Nicolas Sarkozy a aussi droit sous le crayon de Plantu à un brassard avec les lettres « IN ».
Dans les dessins de Ranson (Le Parisien/Aujourd’hui en France), Nicolas Sarkozy porte souvent une cravate à rayures rouges et blanches. Pour quelle raison ? Le candidat de l’UMP était venu sur le plateau de Marc-Olivier Fogiel avec cette cravate. Et Ranson l’avait « croqué » en direct surmonté d’une bulle « vous croyez qu’avec cette cravate je veux être président ? »
Ranson aime aussi « tailler de belles vestes ». C’est la seule chose qu’il sait dessiner, reconnaît-il : « toujours faire attention à la forme du col et au nombre de boutons ».
Géraldine Couvreur, Hervé Devavry, Claire Pain, Jonathan Perrot et Laure Philipon.