Si l’équipe de France a 60 millions de sélectionneurs, le Web Football Club a lui 15000 entraineurs. Portrait de Pierre Villoslada, un des "entraînautes" les plus doués.
Le football peut rendre malade ! Comme 15 000 autres internautes, Pierre Villoslada, 41 ans, a attrapé le virus. Depuis un an et demi, il est Web addicted.
Chaque semaine, ce tranquille père de famille, aux cheveux ras et la voix douce, passe plusieurs heures devant son ordinateur à essayer de faire gagner le Web Football Club en jouant à l’entraîneur.
« Ce club, c’est une véritable passion. C’est une partie de moi. Comme tout fan de football qui regarde un match à la télé, il m’arrive de critiquer les choix effectués par un coach. Mais malheureusement je ne peux jamais intervenir. Je ne peux jamais donner mon avis. Le Web Football Flub m’a permis de devenir un véritable acteur. Le staff sur place tient compte de nos décisions. Toute cette reconnaissance, c’est plutôt grisant », sourit Pierre.
Quel sera le prochain entraînement ? Quelle tactique adopter lors du prochain match ? Quel titulaire choisir parmi les 38 joueurs du groupe ? Pour se décider, Pierre étudie non seulement les performances de chaque joueur grâce aux statistiques et vidéos fournies par le club, mais aussi leur assiduité à l’entraînement grâce à un tableau fait maison. Car, classement des entraînautes oblige, Pierre ne laisse rien au hasard.
A chaque poste, sa couleur
Pour mieux visualiser son « onze » de départ, il s’est fabriqué un terrain de football miniature en récupérant la tour d’un vieil ordinateur. Terrain sur lequel il colle des noms de joueur aimantés. Chaque poste a sa couleur. Vert, pour le gardien de but. Rose pour les défenseurs. Orange pour les milieux. Jaune pour les attaquants.
Ce dispositif ingénieux a semble-t-il porté ses fruits. Puisqu’en moins de deux mois, Pierre est passé du grade de débutant (l’échelon le plus bas) à celui de directeur technique (le 6ème échelon et le plus élevé). Battant ainsi tous les records de promotion. Ses choix pèsent désormais plus dans la balance.
Pierre est donc aujourd’hui un entraînaute heureux. Pour remercier ce club qui « a changé sa vie », Pierre donne de son temps mais aussi de son argent. Bilingue en espagnol, il traduit sur son blog les comptes-rendus de match pour développer la passion du web-football dans les pays hispanophones. Et a effectué l’année dernière un don de 50 euros pour empêcher son équipe de mettre la clé sous le gazon. Rares sont les repas familiaux où le Web Football Club n’est pas au menu de la conversation.
Enfin pour voir jouer son équipe favorite, Pierre n’hésite pas à rouler, beaucoup rouler. Implanté dans la banlieue de Caen (Calvados), le Web Stadium se trouve à 250 kilomètres de Chilly-Mazarin (Essonne), son lieu de résidence. En une journée, Pierre passe près de cinq heures dans sa voiture. Sans son ordinateur. Preuve que sa maladie n’est pas si grave !
Lire à ce sujet l’interview de Frédéric Gauquelin, président fondateur du Web Football Club.