Microsoft voit les choses en grand : la firme de Billou espère bien vendre comme des petits pains ses 300 000 XBOX 360 mises sur le marché européen à partir du 2 décembre. Suffisant pour prévenir tout risque de rupture de stock ? Pas si sûr : aux Etats-Unis, les 500 000 exemplaires ont vite trouvés preneurs. Et devant le manque de consoles disponibles, certains petits malins ont profité pour revendre la leur aux enchères sur Internet. Sur Ebay, une XBOX 360 a trouvé preneur à... 2500$. Six fois son prix de vente officiel de 400 $. Rien que ça.
Gamers want more, not core
En France comme aux Etats-Unis, la nouvelle console de Microsoft sera disponible en deux versions : 400€ pour la premium (comportant une manette sans fil, un disque dur amovible, une télécommande, un casque et une connectique fournie), et 300 pour la core system, sorte de version allégée réduite au simple duo console+manette filaire.
Dans les deux cas, Microsoft vend sa console à perte. Et pas qu’un peu : une perte sèche estimée à 150 $ par machine. Rien de très nouveau pour autant : il faut toujours du temps et de nouvelles usines de production pour faire baisser le prix de revient.
En plus chez Microsoft, on s’est dépêché : il fallait dégainer les premiers sur le marché des consoles next gen’ (nouvelle génération). Tirer les premiers pour essayer de prendre le plus de parts de marché à Sony, écrasant leader jusqu’à présent. A l’heure actuelle, Sony a écoulé environ 100 millions Playsation 2, contre 20 millions de XBOX à Microsoft, et autant de Gamecube pour Nintendo. La réplique des deux constructeurs japonais n’est pas attendue avant le milieu de l’année 2006. La lutte sera féroce pour un marché annuel estimé à 50 milliards de dollars d’ici 2008.
Microsoft lance donc sa nouvelle console avec plusieurs mois d’avance sur ses concurrents. Mais une console sans jeux, c’est un peu comme un rasoir jetable sans lame : ça ne sert pas à grand-chose.
Aussi, 15 jeux devraient accompagner la sortie de la XBOX 360. Du shoot avec Perfect Dark Zero ou Call of Duty 2, du sport avec Fifa 2006 ou Project Gotham Racing 3, de l’aventure avec Kameo... il y en a pour tous les goûts. Mais les spécialistes sont unanimes : il manque à ce lancement LA killer ap, LE jeu capable de convaincre les joueurs de passer à la nouvelle génération de consoles, et accessoirement de débourser les 400€ nécessaires.
Certes les jeux sont jolis. Très jolis même. Mais pour l’heure, il n’y a pas encore de fossé visuel avec la génération précédente, et encore moins avec les jeux PC récents. Mais là encore, rien que du classique : les développeurs de jeux ne sont pas très familiers avec la nouvelle bête, et il faut toujours du temps pour tirer la pleine puissance d’une console.
Ceci dit, les jeux ne sont pas les seuls arguments pour Microsoft. Pour sa console, le géant américain voit large, très large. Possibilité de regarder des photos ou vidéos sur sa télé, d’accéder à un ordinateur voisin par un réseau sans fil... Microsoft conçoit son dernier bébé comme une sorte de media center. Et pour ne rien gâcher, la XBOX 360 est compatible téléviseur haute définition.
Opération séduction
« Il n’y a pas que la beauté intérieure qui compte. » Si cela se vérifie chaque jour chez les humains, l’esthétique est encore plus primordiale pour les objets high tech. Et de ce côté-là, Microsoft avait des choses à se faire pardonner. La XBOX ne ressemblait à rien. Ou à pas grand-chose : au mieux à un radiateur, et encore avec un peu d’imagination. Bref, rien de très flatteur, et encore moins de très léger : un beau bébé joufflu de 4 kg. Programme minceur pour la nouvelle venue : pour une taille quasi équivalente, la XBOX 360 a perdu 500 grammes. Et surtout avec ses lignes plus fines, elle a beaucoup gagné en charme. Assez pour séduire les exigeants Japonais, grands consommateurs et surtout créateurs de jeux ? Rien de moins sûr. La Pstwo de Sony, version allégée de la PS2 ne dépasse pas le kilo. Et dans un pays qui fait pousser des pastèques cubiques pour gagner de la place dans le bac du frigo, la taille de l’engin, ça compte. Comme chez les humains.