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Les hôtels se mettent au vert

par Marie-Julie Achard [29ème promotion].
Article publié le mardi 15 mai 2007.
 
Après les produits de consommation respectueux de l’environnement, voici les hôtels ! Dans le XVIIe arrondissement, un hôtel Best Western vient d’obtenir l’écolabel européen.

Presque inaperçue. Une fleur verte cernée de douze étoiles bleues s’affiche depuis octobre 2006 sur le mur d’entrée de l’hôtel Best Western Regent’s Garden à deux pas de l’Arc de Triomphe (XVIIe). C’est le logo de l’écolabel européen. Il valorise depuis 15 ans les services et produits - hors médicaments et alimentation - qui polluent moins l’environnement. Cet établissement trois étoiles est le seul de la capitale à être labellisé et le second en France, après l’hôtel des Orangeries dans la Vienne.

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L’écolabel s’affiche aussi sur les détergents (IPJ/AB)

"Pour satisfaire les critères définis par Bruxelles, le personnel a suivi une formation", explique Alain Condy, directeur de cet hôtel de 39 chambres. "Désormais nous utilisons des produits ménagers écolabellisés. Ils sont légèrement plus chers mais plus efficaces donc nous en utilisons moins. Du coup, ce changement ne se répercute pas sur le prix de la chambre", insiste la gouvernante Maria Lopes.
"L’équipe de ménage trie également les déchets, plastiques, verres et papiers", ajoute Maria Mélo, l’une des quatre femmes de chambre.

Une initiative bien accueillie

Posé sur la table de chevet, un livret de conseils incite les clients à réduire leur consommation d’eau, de serviettes et de draps. "Nous leur demandons aussi de ne pas laisser la télévision en veille. En une nuit, nous économisons l’énergie consommée pour le visionnage de deux films", renchérit Maria Lopes.
La clientèle, sollicitée par un questionnaire, plébiscite ces initiatives et émet des suggestions comme l’installation de doubles chasses d’eau.
Après Paris, Strasbourg où l’un des deux hôtels Best Western de la ville attend sa certification.
Le groupe Accor (Ibis, Mercure, Novotel...) a, quant à lui, instauré une charte environnementale l’engageant à recycler ses déchets et traiter les eaux usées, un premier pas vers une éventuelle labellisation. Du côté des hôtels indépendants de même standing, cet intérêt est beaucoup moindre. "Nous ne faisons pas d’effort particulier, c’est au client de prendre ses responsabilités", considère Jean-Paul Chatenet, directeur de l’hôtel les Jardins de Villiers (XVIIe arr.).
L’hôtellerie française a encore du chemin à parcourir pour se hisser au niveau du leader italien. Une dizaine d’établissements transalpins arborent déjà la fleur européenne.


Trop de critères tuent le label

(JPG) Avec 376 entreprises labellisées en quinze ans d’existence, l’écolabel européen n’a pas rencontré le succès escompté. Vincent Jacques-le-Seigneur, ancien directeur de l’Institut français de l’environnement, regrette que l’obtention de l’écolabel reste difficile. « Il faut satisfaire 32 critères, alors que trois ou quatre suffiraient largement. Et beaucoup de chefs d’entreprise renoncent au label quand ils voient la somme à débourser (jusqu’à 1300 euros de frais de dossier, et une redevance de 0,15% du chiffre d’affaires annuel) ».
Corantine Mazingue, chargée de l’information sur l’écolabel, pointe, quant à elle, une erreur de stratégie : « Nous ne faisions pas assez de publicité ». Une lueur d’espoir, entre 2005 et 2006, le nombre d’entreprises labellisées a augmenté de 35%.




Marie-Julie Achard, Aurélie Beaudouin et Stéphanie Guerrin

L’avis des milieux associatifs de la protection de l’environnement


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