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Adaptation réussie pour les infirmières polonaises

par Claire Pain [29ème promotion].
Article publié le mardi 15 mai 2007.
 
Elles sont quatre et ont quitté leur terre natale il y a deux ans et demi pour travailler dans un l’hôpital psychiatrique parisien.


« Avant, j’avais tendance à critiquer ces filles qui partent travailler à l’étranger et désertent notre pays. Mais quand j’ai vu l’annonce de l’ambassade de France, j’ai eu le déclic », témoigne Ursula Wach. C’était deux mois après l’adhésion de la Pologne à l’Union européenne. Comme sa soeur Agnieschka et ses compatriotes Izabela et Katerine, Ursula travaille à l’hôpital psychiatrique de Maison Blanche, à Paris (XXe arr.). « A Varsovie, il m’est arrivé de ne pas être payée pendant quatre mois. Et même avec un salaire de 250 euros, une infirmière polonaise n’a pas de quoi se payer un logement », admet la jeune femme qui habite une maison mise à disposition par l’hôpital, à Neuilly-sur-Marne (93). En France, son salaire a été multiplié par six et les jours de congé ont triplé. Izabela Urbaniak se rappelle : « En Pologne, j’étais dans un service de neurologie. 45 patients pour trois infirmières. Pas d’aide-soignante. A cet étage, on est neuf pour 15 patients. »

(JPG)
Izabela, Agnieschka et Katerine - crédit photo : Claire Pain

C’est en France qu’elles se sont émancipées. « Je me suis changée » raconte Izabela avec un zeste de syntaxe polonaise. « Je viens d’un petit village près de Poznan (ouest de la Pologne). Maintenant je conduis à Paris, je suis capable de faire les démarches administrative toute seule : je suis même en instance de divorce. »

« Deux ans loin des enfants, c’est trop »

Connaissent-elles des Françaises parties travailler en Pologne ? Eclat de rire général. « Une Française ne resterait qu’un seul jour et repartirait aussi sec ! ». S’installer en France n’a pas été facile. Agnieschka confie : « Au début, j’ai eu peur ». Peur de ne pas être comprise et de ne pas réussir. « Le principal obstacle, c’était la langue. Mais l’équipe ici a été très patiente et sympa. Certains ouvraient même le dictionnaire pour nous aider ».
Seule ombre au tableau : la vie familiale pâtit de l’éloignement. « Ma fille de 13 ans ne veut pas venir à Paris. Je vais la voir tous les deux mois...en espérant qu’un jour elle me rejoigne », confie Katerine Weremczuk. Les deux soeurs, Ursula et Agnieschka, ont depuis septembre leurs enfants auprès d’elle. Leurs maris les ont rejointes aussi il y a trois semaines à peine. « Deux ans, loin des enfants, c’est trop. Quand je leur téléphonais en Pologne, j’obtenais toujours des réponses trop courtes. Le contact était dur à maintenir. »
Paris-Varsovie : 2h15 d’avion. La frontière n’existe plus. Pourtant Katerine regrette : « On nous appelle encore les Polonaises ».

Agnès Chapsal, Anne-Laure Frémont et Claire Pain


TEMOIGNAGE

"Au début, on se demandait
si elles allaient s’en sortir"

Arnaud Guillevic, 31 ans, infirmier à l’hôpital psychiatrique Maison Blanche :

Arnaud a aidé les infirmières polonaises à s’intégrer dans le service pendant deux mois. « Au début, c’était limite choquant. Quand on ne parle pas français, travailler ici est tout simplement impossible car la psychiatrie repose sur le contact avec les patients. On se demandait si elles n’allaient pas être une surchage de travail pour nous. »
Les nouvelles recrues ont progressé très rapidement avec trois cours de français par semaine pendant six mois au sein de l’hôpital, une formation en psychiatrie et une bonne dose de motivation. « Elles sont maintenant hypercompétentes. C’est un soulagement pour nous. »
Un changement que les patients ont vite accepté. « D’abord méfiants, ils se tournent aujourd’hui indifféremment vers elles comme vers nous », confie Arnaud.

Propos recueillis par Agnès Chapsal, Anne-Laure Frémont et Claire Pain


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