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Les apprentis-souriciers du Bénin

par Sabine Blanc [28ème promotion].
Article publié le lundi 12 février 2007.
 
L’association Double sens propose des cours d’informatique à Ouidah au Bénin. La maîtrise de la bureautique constitue un enjeu majeur pour les habitants de ce petit pays de l’Afrique de l’Ouest.

« L’analphabète d’aujourd’hui est celui qui ne maitrise pas l’outil informatique », affirme un proverbe béninois. Pour concevoir leur programme de missions d’aide au développement, les fondateurs de l’association Double sens ont écouté la sagesse populaire. « L’enjeu est primordial pour le développement du pays, explique Antoine, un de deux fondateurs. Pour tous les élèves, l’informatique possède un intérêt professionnel. » Etudiant qui doit taper un mémoire, candidat à un emploi nécessitant la maîtrise de la bureautique, fonctionnaires de l’Administration équipés en PC mais privés de formation, les bénéficiaires potentiels sont légions. Largement de quoi justifier l’intégration de l’informatique au côtés des traditionnels cours de français ou de prévention des maladies. Les cours, c’est le principe de Double sens, sont assurés par des bénévoles un peu particuliers : ni professionnels de l’humanitaire, rodés à des conditions de travail médiocres, ni enseignants de métier, mais simples particuliers désireux de lier découverte touristique et geste utile (voir encadré). Nicolas, un jeune ingénieur télécom de 28 ans a ouvert le bal des souris l’automne dernier.

Le matériel récupéré trouve une nouvelle jeunesse

Les apprentis-souriciers travaillent sur du matériel récupéré auprès de particuliers et d’entreprises : cinq postes en tout, dont un portable épais comme un dictionnaire, dotés de Windows 98 et d’Office 97. Ils ont été acheminés par bateau juqu’au port de Cotonou puis à Ouidah, l’ancien comptoir négrier choisi comme base des premières missions. Obsolètes en France, ils trouvent une seconde jeunesse au service de nouveaux utilisateurs pas blasés. Les cours ont lieu du lundi au vendredi, à raison de deux séances par jour. Enfin, en principe : les pannes de courant sont fréquentes car le pays est dépendant énergétiquement, en particulier de son voisin le Togo. Les autochtones acceptent avec philosophie : « Ici, "c’est comme ça", "c’est pas grave, une autre coupure". Les gens rentrent chez eux ou attendent la fin du cours en espérant "qu’ils remettent le jus" avant la fin de la demi-journée de formation qui leur était programmée. » raconte Nicolas. Il en profite alors pour apprendre le fon, le dialecte local, ou évoquer la France, lointain eldorado aux mille supermarchés. Une pause rêve-café.

(JPG) Pas facile d’attraper la souris...

Deux niveaux ont été prévus, débutant et expert. Des termes d’acception totalement différente en France et au Bénin : « Un débutant, c’est l’équivalent de ta grand-mère manipulant une souris pour la première fois », plaisante le professeur improvisé. Le principe de fonctionnement d’une souris : une évidence pour un enfant de primaire, un casse-tête à expliquer aux apprentis-souriciers. Quant au double-clic... Passée cette épreuve herculéenne, les élèves s’initient aux joies de Word, mettre en gras, en italique, justifier... Les experts approfondissent leur connaissance des logiciels, excel par exemple. Un public boulimique de savoirs, à l’image de Thérèse : débutante à son arrivée, elle a épuisé le stock d’exercices du malheureux professeur. C’est que les élèves ont conscience de l’enjeu : la perspective de trouver un emploi constitue une motivation puissante.

(JPG)

Qu’importe l’âge du matériel, quand prof et élève se montrent enthousiastes

Devant le succès de cette première mission informatique, Double sens en prépare une seconde à Abomey, la capitale historique, à 80 km au nord. Prévue à la mi-2007, son contenu sera identique à la première. En attendant de futurs cours de surf. Sur le Net, bien sûr, pas la plage de Grand-Popo, la plus belle du pays.


Double sens : donner et recevoir. L’association, créée en 2005 par deux jeunes, Antoine Richard et Aurélien Seux, propose de « voyager utile ». Les touristes solidaires partent un mois minimum au Bénin, petit pays de l’Afrique de l’ouest francophone, partagé entre mission bénévole et découverte. Chaque intervention dans la mission dure au moins trois semaines. Consulting pour petit commerce, anglais, sensibilisation à l’hygiène et prévention des maladies, formation professionnelle,... chaque participant est orienté en fonction de ses compétences, sans considération de diplôme. Le concept a déjà rencontré les attentes d’une quinzaine de personnes, du salarié à la recherche d’un break professionnel au retraité. Son prix est malheureusement élevé : 1390 euros le mois, hors billet d’avion, visa, assurance et repas pendant les missions.

www.doublesens.fr


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