Trois questions à Frédéric Gauquelin, président fondateur du Web Football Club. Il revient sur les difficultés de développement rencontrées par son association.

Lors de la première saison en 2002-2003, ils n’étaient que 50 entraînautes à coacher l’équipe en ligne. Aujourd’hui, ils sont plus de 15 000 à jouer les managers à plein temps. L’équipe a connu trois montées successives. Tout va pour le mieux, non ?

Si sportivement, tout va bien. Nous devons évoluer techniquement pour satisfaire au mieux nos entraînautes. Actuellement, seul les meilleurs moments des matchs sont visibles en différé sur notre site Internet. Et malgré ce gros inconvénient, notre équipe marche bien. En trois ans, nous sommes passés de la cinquième à la deuxième division de district (niveau départemental). Mais pour viser plus haut, il nous faut augmenter l’interactivité. Nous souhaitons donc permettre à nos entraînautes de suivre nos rencontres en direct grâce à des webcams mais aussi de voter en simultané. Mais cette évolution technique a un coût. Pour l’instant, nous n’avons pas les moyens financiers de franchir ce cap.

Combien d’argent vous manque-t-il ?

Environ 300 000 euros. Ce qu’il nous faudrait, c’est une sorte de Roman Abramovitch (milliardaire Russe propriétaire du club de Chelsea en Angleterre) du web ! Avec 300 000 euros supplémentaires dans les caisses, nous pourrions non seulement améliorer notre logistique mais aussi nous internationaliser. Car à terme, nous aimerions créer un championnat de France et une coupe d’Europe des clubs du web. Nous souhaiterions aussi lancer le concept au Japon, pays de l’informatique et des nouvelles technologies. Mais la question n’est pas d’actualité. Nous devons auparavant mieux développer le partenariat du club. Nous n’avons que quatre sponsors (Wanadoo, EA sport, RTL et Adidas) et leur aide est essentiellement matérielle.

L’année dernière, vous avez bénéficié d’une importante couverture médiatique. Avec de nombreux sujets diffusés sur l’ensemble des chaînes du PAF et des radios généralistes. Sans parler de la presse écrite... Comment expliquez-vous le manque d’enthousiasme des sponsors envers votre équipe ?

S’associer au Web football club reste un pari risqué financièrement. Nous avons besoin d’une importante somme d’argent pour nous développer. Mais notre niveau actuel n’est pas assez élevé pour séduire de gros sponsors nationaux. Quant aux entreprises locales, elles ne s’intéressent pas à nous car notre visibilité dépasse largement la région de Caen. Avec 15000 entraînautes à notre tête, notre visibilité est la même que celle d’un club de Ligue 2. Notre club est fait de contradictions. Nous sommes peut-être trop en avance sur notre époque. Mais je ne perds pas espoir car notre concept est bon. Dans 10 ans, nous aurons révolutionné le football. La grande majorité des clubs de football sera managé par des entraînautes. En attendant, je prends mon mal en patience.

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