Il est petit, frêle et chauve. Moby n’a vraiment rien d’une rock star. Il est pourtant aujourd’hui un des musiciens les plus reconnus de sa génération. Ses trois derniers albums se sont vendus chacun à plus de 10 millions d’exemplaires, ses concerts font salle comble et les publicitaires en vogue s’arrachent ses compositions. De nature plutôt discrète - vous ne risquez pas de le voir de si tôt en couverture de « Public » -, l’arrière petit-fils de Herman Melville, l’auteur de Moby Dick se confie pourtant quotidiennement à ses fans, en anglais. Son blog, lancé en novembre 2000, est un véritable trésor : musique, photos, vidéos... Mais moby.com est avant tout un blog, un journal intime que l’artiste entretient très régulièrement, parfois plusieurs fois par jour. Tout y passe, des souvenirs de son enfance dans une banlieue délabrée de New-York à des anecdotes de concerts, des recettes de cuisine pour végétaliens à la couleur du ciel depuis sa terrasse, de son amour pour le salon de thé qu’il a ouvert récemment au dernier article du New York Times qui l’a interpellé... Depuis maintenant quatre ans, la politique américaine prend une grande place dans son blog. Démocrate acharné (il a financé la campagne de Kerry en 2004), il affiche avec joie son mépris pour l’administration Bush et la droite évangéliste qui la soutient.

Son portable iBook le suit partout à travers le monde. Difficile de savoir combien d’internautes se branchent sur son site quotidiennement, mais la consécration est venue en 2003, avec le trophée du « site musical le plus innovant » gagné à Madrid lors des MTV Europe Music Awards. Moby avait fait le déplacement pour accepter sa récompense. « Moby.com est vraiment le meilleur site au monde » avait-il lancé à la foule. Tout simplement.