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La télé 100 % ping

par Pascal Dronne [28ème promotion].
Article publié le lundi 4 décembre 2006.
 
Boudé par la télévision en France, le tennis de table mise sur l’Internet pour gagner les cœurs du public. La fédération internationale lance une chaîne 100 % tennis de table sur le Web.

D’ici la fin de l’année, les pongistes auront leur télévision. Cadeau de Noël annoncé dans un communiqué début octobre par Adam Shahara, le président de la fédération internationale de tennis de table (ITTF). « TMS International, mandaté par nos soins, négocie la mise en place d’une télévision sur Internet, détaille-t-il. Dédiée 24 heures sur 24 au tennis de table, elle sera disponible dans le monde entier à partir de toute connexion Internet. »

Si en Asie la petite balle en celluloïd est très médiatisée, en France, sa présence sur le petit écran est quasi-nulle. Seul Eurosport retransmet quelques grands événements, comme les championnats du monde ou d’Europe. Jusqu’en fin d’année dernière, Sport + a diffusé le circuit professionnel international, l’ITTF Pro Tour, et les championnats de France. Cette année, le contrat de retransmission a été rompu. Pourtant, le “ping” rencontrait son public. Preuve en est l’adoption d’un format de deux heures à la place du 52 minutes. Le tout entrecoupé par trois pauses publicitaires, signes d’un frémissement de l’audience. Pour 2007, les négociations sont en cours. En attendant, les téléspectateurs frustrés pourront se reporter sur la “webchaîne” qui diffusera toutes les grandes compétitions.

« La télévision de service public ne fait plus son boulot »

« La chaîne sur Internet est une excellente nouvelle, s’enthousiasme Christian Martin, ancien joueur et entraîneur de l’équipe de France, consultant pour Sport + jusqu’en 2005. Mais cela reste complémentaire d’une présence du tennis de table à la télévision. » Doublé par l’escrime, la voile ou le judo, le “ping” n’intéresse plus les chaînes françaises. « A mon époque, la télévision de service public faisait son boulot. Aujourd’hui elle ne retransmet que les sports qui lui rapportent de l’argent », soupire Patrick Birocheau, manager des Bleus, champion d’Europe par équipes en 1984. « C’est sûr, la télévision sur Internet sera un palliatif à la télévision nationale », concède Claude Bergeret, vice-présidente de l’ITTF.

Une nouveauté qui n’en est pas vraiment une. Ce canal de diffusion a déjà été utilisé par la fédération française en 2004. Des matchs du championnat de pro A et la finale des championnats de France individuels avaient été proposés aux internautes, gratuitement au début, avec un système “pay per view” ensuite. « Je commentais les rencontres, nous intéressions un public jeune, motivé, se souvient Christian Martin. Sans que je sache pourquoi, l’expérience n’a jamais été renouvelée. »

Etre présent dans les petits médias

L’ITTF a décidé de s’imposer sur la Toile. « Il faut aller chercher la place là où elle est, commente Patrick Birocheau. Les premiers présents sur ces créneaux auront une longueur d’avance. » Ce nouveau vecteur de diffusion permettra-t-il de reconquérir une place sur les grilles de programmes TV ? « Nous avons un superbe produit à vendre, analyse Michel Gadal, directeur technique national, ancien coach de Jean-Philippe Gatien, champion du monde en 1993. Maintenant, il faut imaginer l’évolution des médias dans dix ans. Leur diversité va provoquer la reconnaissance des petits sports. Notre objectif n’est pas de prendre la place du football, mais d’être présent au niveau mondial et dans les petits médias. » Un défi à la hauteur des ambitions de la “webtélévision” 100 % ping-pong.


Un “mag ping” bi-mensuel sur le site de la fédération française

Tous les quinze jours, les internautes pongistes auront leur magazine télé de huit minutes. La fédération française a fait appel à Medilla, "agence de presse spécialisée dans la production de contenus audiovisuels". Deux fois par mois, elle mettra en ligne l’émission. Au programme : comptes-rendus des matchs du championnat de France, portraits, reportages. Un numéro pilote est visible sur www.medilla.net.


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