Si le Parc des Princes désespère de voir trembler les filets à chaque sortie du Paris Saint-Germain, le stade Poissonnières, dans le XVIIIe arrondissement, résonne aujourd’hui encore de l’écho de la retentissante victoire 4 buts à 1 de l’IPJ sur celle du CFJ. Plus qu’une victoire, une prouesse. Face à une équipe apathique et fébrile, les hommes menés par le remarquable Mazzo surnommé « le feinteur corse » ont su rester soudés et loyaux malgré une atmosphère tendue. Ce succès, ils le doivent à une abnégation de tous les instants, à un esprit de conquête digne des plus grands guerriers mais aussi, et surtout, à leurs sensationnelles supportrices.

Début poussif pour les Bleus

Sous un beau soleil et une température clémente, la fin de matinée avait pourtant mal commencé. Les IPJistes étaient en effet menés sur la première partie de jeu. Bridés par l’obligation de jouer à 7 contre 7 sur un demi terrain, les Bleus n’ont pu exprimer tout leur talent. A l’image d’Alexandre Borget, le gardien contraint de quitter le terrain après une double luxation de l’annulaire. Aïe aïe aïe.... « C’est un hold-up » s’est écrié, furieux, Florent, étudiant de première année. Résultat de cette période d’échauffement : 2-0 pour le CFJ. Malchance ou traces de la soirée de la veille, les Bleus ont su se remotiver pour aborder LE match.

Une fois à 11 contre 11 sur le grand terrain, Mehdi Boudjenane procède à un changement de tactique de rigueur et passe en 4-3-3. Option payante puisqu’à la 15ème minute, Malo dit "la tornade celtique" ouvre le score. Face au portier du CFJ, il gagne son duel grâce à un lob superbe du plat du pied droit : 1-0. Dès lors, les pensionnaires de la rue Saint-Georges vont se transcender et aligner les buts. Dix minutes plus tard, rebelote sur le côté gauche. Luc, fin stratège, adresse un centre millimétré à Malo dont la tête à bout portant arrive directement sur le poteau. Cafouillage dans la surface. Mazzo, tel un renard, profite du rebond pour marquer le second but. L’IPJ "domine son sujet de la tête et des épaules" selon une déclaration à chaud du fin tacticien, Alexandre Borget. Mais il faudra attendre la 43ème minute pour voir le 3ème but IPJiste. Mazzo, encore impérial, signe un doublé. Grâce à une frappe sèche efficace des 25 mètres, dont lui seul a le secret.

Un beau gosse à terre

Solides derrière (notamment grâce à Manuel, le "kaïser" de la défense), bien en place au milieu, rapides et puissants devant, les joueurs IPJistes font preuve d’une étonnnante discipline tactique. Mais pas d’un calme à toute épreuve. Les Bleus ont en effet eu du mal à brider les deux bretons de l’équipe. Malo, à la 55ème minute, déjà très échauffé par les quolibets adverses, tente un ciseau retourné. A défaut du ballon, il frappe la tête du "beau-gosse" du CFJ qui s’écroule à terre. Les esprits s’échauffent. Tugdual, l’Attila des Côtes d’Armor, en rajoute une couche. Sur l’action suivante, largement hors-jeu, il poursuit son action et frappe au but refusant de reconnaître sa position illégitime. Finalement, ce n’est qu’au bout d’une heure dix de jeu (sans mi-temps !!) que l’IPJ commet sa première faute. L’école de la Rue du Louvre en profite et sauve l’honneur : 3-1 à deux minutes du terme. Avant que Mehdi, dans un dernier élan, n’achève les CFJistes. Sur un contre, après avoir feinté le gardien, il n’a plus qu’à pousser délicatement le ballon au fond des filets. Score final : 4-1. "On a rien lâché" a déclaré le meneur de jeu, Mazzo, avant de s’écrouler, exténué. Prochain rendez-vous dans deux semaines. Espérons d’ici là que les esprits se seront un peu calmés.