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Le futur de la presse : la marque plurimédia

par Amandine Meunier.
Article publié le vendredi 24 novembre 2006.
 
Au congrès de la presse française à Strasbourg, les éditeurs sont unanimes. Pas de salut pour les journaux traditionnels sans développement d’une offre sur internet.

Qui organise des salons, des croisières, manage un bureau d’édition spécialisé, édite un site web et des journaux dans le monde entier, le tout tourné vers un public séniors ? Notre Temps. Le journal du groupe Bayard est un des nombreux exemples de développement d’offres éditoriales décrits le 23 novembre au congrès européen de la presse française à Strasbourg. Aujourd’hui, tous les patrons de presse l’affirment, un journal ce n’est plus seulement un support et ses contenus, c’est une marque.

Les mots « marque » et « produit » étaient encore tabous il y a quelques années. Ils sont désormais omniprésents et jamais très éloignés de la notion de « plurimédia ». Le développement d’un journal et de sa marque passe par Internet. « Vous êtes des marques qui garantissent la qualité et vous êtes des producteurs de contenus. Ayez confiance dans Internet et prenez l’opportunité au sérieux », sermonne Pierre Chappaz, PDG du moteur de recherche d’actualité Wikio. Les patrons de presse ne l’ont pas attendu pour se pencher sur les opportunités offertes par Internet. « La discussion sur notre présence sur Internet, n’est plus une discussion, car nos marques ont besoin d’être sur Internet , affirme Fabrice Boé, président gérant de Prisma Presse. La clef aujourd’hui et demain c’est la production de contenu. »

Complémentarité

Pierre Louette pour l’AFP, Rick de Nolf pour Roularta, Kjell Aamot pour Schibsted et 20 minutes, tous les patrons de presse décrivent fièrement leurs développements multimédias. Le journal devenu marque se décline sur plusieurs supports (papier, articles en ligne, vidéos, podcasts...) et adapte sa production à ceux-ci. Internet ne propose plus une simple vitrine, mais un produit différent, dont le journal traditionnel garantit la qualité. Fabrice Boé prend son groupe en exemple. « Le métier journalistique, ce qui fait le magazine, c’est l’information et la distraction. On peut s’adapter à Internet. Le magazine Capital et son site ont deux contenus différents, mais ils partagent le même ADN. Il y a une similitude dans la façon d’aborder les sujets, dans le ton des articles. » Dans une logique de marque, la disparition du support papier n’est pas envisagée. Il est même politiquement correct d’afficher sa préférence pour le journal traditionnel. La complémentarité entre les deux contenants doit être développée, afin de proposer plus de contenus. Capter de nouveaux lecteurs et de nouveaux annonceurs, l’objectif ne change pas.

En France, beaucoup reste à faire. Les Scandinaves, leaders européens de la publicité en ligne, atteignent quasiment le seuil de 10% de leurs annonces sur Internet. Pour le deuxième trimestre 2006, les activités en ligne du groupe norvégien Schibsted représentent 50% de ses profits et 40% de son chiffre d’affaires. Pragmatique, son Pdg Kjell Aamot prévoit même d’augmenter significativement le prix de la bannière publicitaire en tête de son site internet. « Il passera de 18 000 euros pour 24 heures de parution à 26 000 euros, en janvier prochain. »

Interactivité

Peut-être plus que les annonceurs, ce sont les lecteurs que les éditeurs veulent retrouver sur le web. Ces lecteurs, souvent jeunes, sont avides de proximité et d’interaction. « Quelle que soit la forme de presse, il y a un inévitable afflux de nouveaux contenus. Il y a une volonté de participation des lecteurs », souligne Pascal Guénée, directeur de l’Institut Pratique de Journalisme. Les blogs, les téléphones appareils photos et les forums permettent à tous de faire rapidement circuler une information. « Les attentats de Londres ont marqué un tournant dans la relation entre les médias et les lecteurs, indique le directeur de l’IPJ. En apportant images et témoignages, le lecteur contribue à la construction de l’info. »

Le lien entre public et rédaction ne se limite plus au courrier des lecteurs. Les journalistes prennent de plus en plus en compte les contenus produits par le public. « Pour faire face à ce flux de contenu, il faut apprendre à les apprivoiser et à les enrichir » , explique Pascal Guénée. Ce dernier souligne la nécessaire formation des journalistes, celles des contributeurs, et la définition de règles de déontologie claires, pour que les journaux continuent à garantir la qualité de l’information. « Sur Internet, on engage sa responsabilité d’éditeur », prévient-il. La marque garantit unité et crédibilité. Les rédactions doivent s’adapter au développement plurimédia de leurs titres. « Concrètement, on travaille sur une organisation dans lequel le patron de la marque est aussi le patron de la rédaction », précise Fabrice Boé, président gérant de Prisma presse.

Le développement plurimédia entre dans le quotidien des rédactions. Les journalistes sont confrontés à des formats nouveaux. « Les journalistes doivent être à même de produire pour le papier ou pour un site, explique Fabrice Boé. Ils doivent sortir des logiques anciennes et ne plus penser écrire pour un support papier, un magazine, mais écrire un contenu journalistique. » Une information approfondie pour le papier, une actualité instantanée pour Internet, la presse cherche à éliminer le temps pour accompagner son lecteur à tout moment. Le web devient dès lors l’eldorado d’une presse qui passe de « de l’imprimé à l’écran ».


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