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Des "cybergardes-frontière" pour les Etats-Unis

par Charlotte Lassalle [28ème promotion].
Article publié le vendredi 24 novembre 2006.
 
Le Texas met à contribution les internautes afin qu’ils participent activement à la lutte contre l’immigration clandestine. Pas question de prendre les armes ou de fournir du béton pour construire le mur. Avec le site texasborderwatch.com, un e-mail suffit.

« Signaler une activité suspecte ». C’est l’invitation qui s’étale en dessous de l’écran diffusant en continu les images filmées par une caméra fixe orientée vers le Rio Grande. Après un clic de souris, le cyber garde-frontière peut envoyer un e-mail d’alerte pour dénoncer toute tentative « d’immigration clandestine ou de trafic illicite ». Le courriel est alors directement transmis aux autorités locales et fédérales compétentes. Derrière la simplicité de ce dispositif se cache une invitation officielle à la délation « online ». Les associations de défense des droits de l’homme ont vivement réagi. Jaime Martinez, membre de la ligue des citoyens latino-américains unis, a déploré dans un entretien accordé à l’agence Reuters, le pas franchi en direction « d’un état policier », contrôlé par le Big Brother de George Orwell.

(JPG)
Texasborderwatch.com permet la délation "online".

Ce projet de surveillance vidéo de la frontière a coûté 5 Millions de dollars à l’Etat du Texas. Pour l’instant, le site n’en est encore qu’à ses balbutiements. Neuf webcams sont actuellement en service pour couvrir les 3200 kilomètres séparant les deux Etats riverains. A terme, le gouverneur Républicain a prévu de porter à 70 le nombre de fenêtres vidéo sur la frontière. Rick Perry avait fait de la lutte contre l’immigration clandestine le thème central de sa campagne pour les « midterm elections » du 7 novembre dernier. Il a été réélu sans surprise, cinq jours après la mise en ligne de texasborderwatch.com. En 24 heures, le site a reçu 2,1 millions de visites.

« Des citoyens acteurs de la surveillance »

L’efficacité de ce système est difficilement évaluable. Mais pour Solange Ghernaouti-Hélie, expert international en sécurité et criminalité informatique à l’UIT [1], la portée symbolique du programme est considérable. « Texasborderwatch.com confère aux citoyens le pouvoir de réaliser une "tâche" policière. Ils peuvent devenir acteur de la surveillance ». Tout en rappelant que « le fait de surveiller ces frontières est un droit pour les Etats souverains », elle souligne le contexte dans lequel cette initiative est ancrée. « Depuis le 11 septembre, et sous prétexte de sécurité intérieure, la tendance - notamment avec le Patriot Act -, est de venir empiéter sur les libertés individuelles. Néanmoins, poursuit-elle, le site texasborderwatch n’est pas illégal. »


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[1] UIT (Union Internationale des télécommunications), organisation internationale du système des Nations unies au sein de laquelle les Etats et le secteur privé coordonnent les réseaux et services mondiaux de télécommunication.



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