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Les cybermamies font la chasse aux mauvaises notes

par Sarah Gandillot [28ème promotion].
Article publié le lundi 13 novembre 2006.
 
Le site de soutien scolaire Cyberpapy est né en 1997 à l’initiative de la Fondation d’Entreprise Boulanger. Aujourd’hui le site revendique 50 000 visites, 5000 questions/réponses par mois et 90 % de réponses aux questions posées. Jacqueline Bourgeat et Yvonne Willemann, cybermamies au grand coeur, aident des jeunes pour leurs devoirs.

Yvonne a 56 ans. Ancienne institutrice, à la retraite depuis 4 ans, elle n’a pas une minute à elle. Hyper dynamique et très investie dans la vie associative de sa région, la Franche-Comté, c’est une professionnelle du bénévolat. Association pour les droits de l’homme, d’aide aux enfants d’Afrique, soutien scolaire aux enfants défavorisés, elle ne compte pas son temps pour aider les autres. Alors, quand elle a entendu parler de Cyberpapy à la télé il y a un an, elle n’a pas hésité. Conçu comme un site de soutien scolaire, Cyberpapy met en relation des seniors, qui ont du temps et de l’expérience, avec des juniors qui ont besoin d’aide et de méthodologie pour faire leurs devoirs. Yvonne a le profil idéal. Grâce à Cyberpapy, elle peut continuer à « transmettre, aider et participer à la vie scolaire ». Mais ce nouveau mode d’échange lui apporte plus encore. « Cela me permet de réaliser ce que je n’ai pas pu faire quand j’étais enseignante. C’est-à-dire aborder l’éducation différemment, sans objectif de résultat mais dans la perspective du développement personnel de l’enfant ». Jacqueline Bourgeat, elle, pratique Cyberpapy depuis 3 ans. Un site qu’elle a découvert grâce à sa petite-fille. Elle a 73 ans et l’outil informatique ne la rebute absolument pas. Elle a acheté un ordinateur portable il y a 5 ans. « Au début, j’ai galéré, j’ai ramé, mais j’ai fini par y arriver. Aujourd’hui je surfe sans soucis et je trouve ça exceptionnel », s’enthousiasme-t-elle. Pour elle, Cyberpapy c’est l’occasion de s’instruire, de faire fonctionner ses méninges, de stimuler sa curiosité, et de garder le contact avec les jeunes et l’actualité. « Ça m’enrichit ! Les questions des jeunes, je ne me les serais peut-être jamais posées », déclare Jacqueline. Une chose est sûre : elle sont devenues accros. Yvonne avoue passer au minimum deux heures par jour sur le site. Jacqueline y « reste scotchée » des matinées entières sans voir le temps défiler. « On veut savoir ce que deviennent les enfants, leurs résultats, ce qu’ont dit les profs... », précise Yvonne.

Virtuel mais réel

Le caractère virtuel des discussions avec les « cyber-élèves » ne chiffonne pas nos deux cybermamies. Au contraire, Jacqueline trouve extrêmement « poétique d’échanger virtuellement et de nouer des liens avec des jeunes qu’elle ne verra jamais ». Pour Yvonne, ces contacts sont tout aussi enrichissants et fructueux qu’un cours en tête-à-tête. « Quand je vais voir les questions des enfants, je suis dans le réel. Les relations durent entre nous. On noue de vrais liens d’amitié. » Eco, maths, lettres, philo, langues, histoire-géo, biologie, informatique, science physiques... Toutes les matières sont abordées sur le site. A chacune son forum de questions. Jacqueline affectionne particulièrement la rubrique « Divers », où elle trouve souvent des questions sur l’art plastique. La philosophie l’intéresse aussi. Yvonne répond volontiers aux devoirs de français, d’histoire-géo, d’éducation civique et d’art plastique.

Pas là pour mâcher le travail

Le concept du site n’est en aucun cas de mâcher le travail des enfants, ni de leur pondre les devoirs tout faits. « Je n’ai pas cette prétention. J’en serais bien incapable ! », s’amuse Jacqueline avec modestie. Maquettiste de métier, elle trouve constructif que les enfants ne reçoivent pas uniquement des conseils d’anciens profs. Au risque de faire jaser, elle pense que les cyberpapys compétents devraient soulager la masse de travail des élèves, qui « croulent sous le boulot », en faisant leurs devoirs. Autant dire que cette vision des choses ne fait pas l’unanimité chez les cyberpapys. Yvonne, par exemple, ne partage pas le point de vue de Jacqueline. « Moi je donne des pistes, des idées, des trucs mnémotechniques, des liens vers des sites Internet, des éléments de réponse. Mais pas du tout cuit. On n’est pas là pour ça », assure-t-elle. Elle est tout de même moins radicale que certains cyberpapys qui se plaignent sans cesse des demandes des enfants. « Quand je sens une grande détresse et que l’enfant a besoin d’une bonne note pour rebondir, alors je fais l’exercice en entier », concède-t-elle. Paradoxalement, Yvonne n’aide jamais ses trois petits-enfants à faire leurs devoirs. « Ce n’est pas mon rôle. Etre mamie, c’est faire la fête avec eux, manger des crêpes, aller au cirque, faire des jeux. Mais pas les devoirs ! Je laisse ça à leurs parents. »


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