page d'accueil
envoyer un message au webmaster
plan du site
s'abonner au flux RSS les derniers articles à lire accéder au podcast s'abonner à la newsletter
espace privé pour les rédacteurs

Investiture PS : le débat convainc surtout les bloggeurs militants

par Alexandre Chassignon [28ème promotion].
Article publié le jeudi 26 octobre 2006.
 
Exercice d’information à usage interne ou alibi démocratique ? Diffusé sur l’ADSL, le satellite et la TNT, le premier de trois débats télévisés entre Laurent Fabius, Ségolène Royal et Dominique Strauss-Kahn, les candidats à l’investiture socialiste, constitue une première en France. Ce qui n’empêche pas des bloggeurs de diverses tendances politiques d’y voir une parodie de débat, ou tout au plus une opération de communication.

« Un débat de grande tenue », « une démonstration de démocratie » : sur leurs blogs, les partisans de chacun des candidats à l’investiture socialiste se félicitent de la manière dont s’est déroulé le premier débat. Mais peut-on vraiment parler de débat ?

(JPG)
Photo Alexandre Chassignon

La règle de l’émission interdisait aux orateurs de s’interpeller. Un format à l’opposé de celui des blogs, où la réaction est la règle, où les arguments se répondent souvent avec mordant. « Bien sûr, nous aurions aimé un échange direct entre chacun des candidats, quelque chose de plus vivant, concède Denis, 33 ans, élu municipal PS en Moselle [1]. Mais il faut rappeler à qui s’adressait prioritairement ce débat : aux adhérents du PS, » qui éliront le candidat du parti (premier tour le 16 novembre).

« Il ne s’agit pas de combattre entre adversaires, mais d’informer des militants », résume Alain [2], 69 ans, membre du courant Forces militantes démocratie & socialisme, et favorable à la candidature de Laurent Fabius. Selon lui, l’ancien Premier ministre a dominé l’exercice. De même, les partisans de Royal ou de Strauss-Kahn jugent que leur candidat s’est le mieux illustré.

« Les débats ne changeront pas grand-chose à leur choix, puisque la plus grande partie des militants ont regardé ce débat en supporter de l’un ou de l’autre », déduit Denis.

« Des apparatchiks qui récitent une leçon »

« La primaire interne au PS ne peut être comme un plateau d’Arlette Chabot, reconnaît Armand [3], 48 ans, proche de l’UDF. Le format valorisait le débat d’idées, laissait du temps pour expliquer, re-questionner, mettre les cartes sur la table ». Mais d’autres bloggeurs s’indignent que les styles et lignes directrices des trois prétendants se soient déroulés sans jamais se croiser.

« Un débat doit être contradictoire, tranche Jean-Pierre, 50 ans, qui se définit comme un "libéral néo-conservateur". Sinon le public se trouve devant des apparatchiks qui récitent une leçon. Et un candidat à l’investiture doit faire montre d’une autonomie de pensée et de qualités de caractère qui, justement, sont mises en évidence par le débat. »

Hervé [4], 48 ans, s’explique ce « simulacre d’échange », mais ne le condamne pas moins. « Pour le parti, il ne fallait pas prendre le moindre risque de montrer Ségolène Royal en difficulté, puisqu’à l’évidence les militants la choisiront. Il aurait fallu que Fabius ou Strauss-Kahn acceptent de prendre le risque de dynamiter le processus », regrette ce « déçu de la gauche » (il a été électeur socialiste jusqu’en 1995).

« Apparence de respectabilité »

Artificielle ou sincère, l’initiative socialiste constitue le premier exemple de primaires internes, mais néanmoins publiques, en France. Et pourrait servir de référence en ce domaine, même si elle n’a pas été retransmise par une grande chaîne hertzienne. « Ce débat donne l’apparence d’une respectabilité du mode de désignation au PS, note Armand, alors que nous savons que la bataille interne fait rage pour rallier les "grosses fédérations". Il pose une question de fond aux autres grands courants de pensée, qui ne bénéficieront pas de ce type de débat de pré-campagne, compte tenu du caractère prévisible du mode de désignation de leur candidat à la présidentielle » : le choix quasi-automatique du président du mouvement, souvent seul candidat. « Les partis ont un avantage certain à rendre leurs débats publics, plutôt qu’à les cacher, estime Jean-Pierre. C’est aussi ce qui pèsera dans l’élection. »


Voir et/ou télécharger l'article au format PDF

[1] http://peifferdenis.over-blog.com/

[2] http://democratiemilitantesocialiste.over-blog.com/

[3] http://www.blogdudemocrate.org/

[4] http://blog-hrc.typepad.com/ressepire/



Forum de l'article


 
 
 
   
[#NOM_SITE_SPIP]

Accueil |  IPJ Paris | podcast ipjmag |  anciens ipj |  newsletter |  @webmaster | ipjmag en rss ipjmag

Ipjmag est un magazine école réalisé par les étudiants de
l'Institut Pratique de Journalisme, dans le cadre de l'option "journalisme en ligne"
encadrée par Thierry Guilbert, concepteur de ce site à vocation pédagogique
.
-------
Tous droits de reproduction et de diffusion réservés - (c) 2004 - 2006
Usage strictement personnel. L'utilisateur du site reconnait avoir pris connaissance de
la licence de droits d'usage, en accepter et en respecter les dispositions.
Le contenu de ce site (textes, sons et vidéos) ne peut être repris sans accord préalable de leurs auteurs.

------

Creative Commons License
Les pages contenues sur Ipjmag font l'objet d'un contrat Creative Commons.  
------
Technologies et logiciels utilisés :
Spip | Loudblog | Spip Video Flash Player - Netdevelopeur et Jeroenwijering | Dewplayer Estvideo