Bonparti.com propose aux inscrits de rechercher l’âme sœur en tenant compte de leur sensibilité politique. Mais en attendant l’élection présidentielle dans six mois, le site peine à attirer les cyber-foules.
« Homme, vingt-cinq ans, disciple de Michel Rocard, cherche jeune femme de sensibilité radicaux de droite pour débats survoltés voire plus si affinités ». Dorénavant, il n’y a plus que dans les petites annonces de Libé que l’on peut tomber sur ces messages aussi précis qu’originaux. Sur le site bonparti.com, ce ne sont pas les mensurations de son partenaire idéal que l’on indique, mais son appartenance politique. Ainsi, Hélène, 49 ans, enseignante à Paris, se présente comme « responsable associative et militante de gauche, qui cherche un homme partageant ses convictions politiques. »
« A l’occasion de l’élection présidentielle américaine, en 2004, on a vu apparaître quelques sites qui proposaient de rencontrer des personnes de son bord politique. Ces sites ont drainé un nombre considérable de visiteurs », explique Jérome Rayet, l’importateur du concept. « En France, personne n’avait pensé à introduire ce critère pour trouver l’âme sœur », poursuit-il. Jérôme étudie l’opportunité du projet, et conclut que pour 32% des personnes interrogées, l’affinité politique implique une affinité sociale, et peut donc conditionner la bonne entente du couple. En novembre 2005, il créée la société Focus, à Paris, et lance le site bonparti.com. Un an après, 13 258 membres sont inscrits.
Buzz attendu en 2007
« Franchement, pour l’instant, ce n’est pas vraiment un succès, le site est relativement méconnu », reconnaît Jérôme Rayet. Bien loin des 1,4 million de Français fréquentant match.com ou des six millions de membres de Meetic. En outre, très peu d’utilisateurs de bonparti.com indiquent leur sensibilité politique, cette option étant facultative. « Seuls quelques centaines de membres précisent leur préférence. Ce sont majoritairement des électeurs de gauche », précise Jérôme. Pour le reste, les présentations des membres n’ont rien d’original par rapport aux autres sites de rencontre. Hortense, 32 ans, de Suresnes, avoue « que sa vie toute seule lui pèse horriblement ». Ginou, de Bobigny, a décidé de s’inscrire car « après un long deuil, [elle] recherche la compagnie d’une personne du sexe opposé, pourquoi pas l’amour ».
« On attend un buzz au moment de l’élection présidentielle, d’ici six mois » confie Jérôme Rayet. A l’occasion de la campagne, les thèmes politiques devraient alimenter les discussions. Pour les onze millions de célibataires de l’hexagone, voilà l’occasion de draguer sous prétexte de s’intéresser à la vie de la cité. Ca peut marcher : il paraît qu’il y a 25 ans, c’est comme cela qu’un dénommé François H. avait séduit une certaine Ségolène R.
http://www.bonparti.com
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