Pour devenir une star de la chanson, désormais, plus besoin de démarcher les maisons de disques. Tout se règle en ligne, sur le site le plus branché du web, MySpace. Arctic Monkey et Lilly Allen ont réussi à percer par ce biais. Une lueur d’espoir pour le jeune groupe de pop rock Julian Mark, qui espère gagner en notoriété grâce à ce site.
Sa page MySpace, le groupe de pop rock Julian Mark en prend le plus grand soin. « J’y vais tous les jours, explique Clément, 27 ans, chanteur et guitariste. Je mets régulièrement des morceaux et des photos en ligne, j’affiche nos dates de concerts. » On peut y découvrir leurs centres d’intérêts, écouter gratuitement et instantanément leur dernières compositions, et lire les commentaires de leurs amis sur leurs concerts.
Pour ce groupe de musique amateur, le site est une opportunité pour percer dans la chanson. « C’est un outil très pratique pour montrer ce qu’on sait faire, et pour se faire connaître des autres internautes du site », précise-t-il.
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Romain, Fabien, Fred et Clément ont ouvert leur page myspace en janvier dernier.
Le principe de MySpace est de faire partie d’une communauté d’amis. Comme « les amis de mes amis sont mes amis », les artistes misent sur la bouche-à-oreille pour faire parler d’eux. Selon l’association américaine Kaiser Family Foundation, un internaute qui surfe sur MySpace feuillette en moyenne 71 pages avant de s’éloigner. De quoi gagner en audience.
Toucher les professionnels plutôt que le public
Le groupe a ouvert sa page en janvier dernier. Déjà près de 2 760 personnes l’ont visitée, et leur chanson Lazy mornings a été écoutée 1500 fois. « Bien sûr, on cherche à gagner en visibilité, confie-t-il. Mais plus que le public, ce sont les professionnels que l’on veut toucher. »
Dans la communauté MySpace, et surtout dans la division music, beaucoup d’associations ou de bars qui proposent des concerts recherchent de nouveaux groupes sur le site. « Notre dernier concert, il y a 10 jours au pub « Le 9 billard » à Paris, a été entièrement organisé sur le web, raconte Clément. On a postulé sur leur page pour faire un concert, ils ont écouté nos morceaux sur la notre. Ça leur a plu, et le marché a été conclu ».
Faire partie de MySpace permet aussi d’intégrer la communauté d’artistes de la région, entrer « dans le cercle », et être au courant des bons plans. « Grâce au site, on a rencontré d’autres groupes parisiens, plus ou moins connus. Ils nous présentent des connaissances professionnelles et des salles de concert via le web. On essaie de s’entraider. On peut aussi faire la première partie de leurs concerts. »
Pour ce groupe de quatre musiciens amateurs formé depuis deux ans, l’expérience est plutôt une réussite. Ils ne vivent pas encore de leur musique - Clément est interne en psychiatrie- mais ils se produisent en moyenne toutes les trois semaines en concert en région parisienne, et comptent s’étendre en province. MySpace leur a considérablement facilité la vie. « Avant, il fallait envoyer des maquettes aux professionnels, c’était lent et compliqué. Maintenant, une adresse web suffit. » Une de leur chanson a même été diffusée à la radio, dans l’émission alternative de France Inter, qui repère les nouveaux talents indépendants. A quand l’Olympia ?
www.myspace.com/julianmark