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Jacques Attali, le donneur de leçon

par François Vignal [27ème promotion].
Article publié le jeudi 9 mars 2006.
 
Conseiller de François Mitterrand pendant dix ans, créateur d’Action contre la faim et de la Banque européenne de reconstruction et de développement, Jacques Attali se veut aujourd’hui au dessus de la mêlée. Des présidentiables socialistes à Nicolas Sarkozy en passant par Mitterrand lui-même, il distribue les bons et mauvais points.
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Photo : Thierry Guilbert
Jacques Attali, à l’IPJ, le 8 février 2006.

C’est un Jacques Attali en retard, et semble-t-il quelque peu énervé qui s’est présenté devant les étudiants de l’Institut pratique de journalisme, à Paris, le 8 février dernier. Celui qui fut le conseiller spécial du Président François Mitterrand de 1981 à 1991 et par deux fois son directeur de campagne, en 1974 et 1981, a pourtant déclaré dès le début « je ne suis pas un combattant de la gauche, » préférant se peindre en « écrivain, » « intellectuel, » et « homme d’action. »

Jacques Attali ne se dit « pas intéressé par le passé. » Il a pourtant publié « C’était François Mitterrand, » en novembre dernier. Un succès de librairie, dont la sortie tombait à point nommé avec les dix ans de la mort du président socialiste. « Ce n’était pas calculé, » veut-il faire croire. Son but était plutôt de corriger les « inexactitudes » qu’il « sentait venir. » Il reste donc fidèle à Mitterrand, même dix ans après la mort de celui qui fut pour lui « un héros parfait. »

Pourquoi avoir attendu dix ans pour sortir ce livre ? « Il m’a fallu tout ce temps pour mûrir ma réflexion sur Vichy. » Car voilà la seule fissure, mais une fissure de taille, qui est venue casser l’admiration qu’Attali a pour « tonton. » « Il y a dix ans, j’étais en colère. Il m’a menti sur Vichy. Quand en 1974 il me dit qu’il intègre la résistance dès sa libération d’Allemagne, je le crois, » avoue-t-il.

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Photo : TG
Les étudiants de l’IPJ lors de la conférence de Jacques Attali.

Aujourd’hui, il déclare se sentir loin des combats partisans. Mais ça ne l’empêche pas d’avoir son avis sur la course des présidentiables du PS. Il en retient quatre : Fabius, DSK, Ségolène Royal et...Jospin. Et Jacques Attali de distribuer les bons points : Fabius, « c’est le meilleur. » Jospin, « c’est la même catégorie, mais pas assez de charisme. » DSK « est le plus moderne, » et Ségolène « la plus explosive. » Il rappelle au passage qu’il a fait rentrer en politique Fabius et la présidente de la région Poitou-Charentes.

« Si la gauche est élue, ce ne sera pas sur un programme. »

Pour 2007, il se veut optimiste. « Ce sera forcément la gauche qui gagnera car à chaque élection la majorité sortante perd. » Mais il porte un jugement sans appel pour ses « amis » socialiste : « Si la gauche est élue, ce ne sera pas sur un programme. Ce sera parce que la droite aura perdu. »

A droite justement, il ne voit pas en Nicolas Sarkozy le futur vainqueur de 2007, même s’il figure parmi ses amis, aussi étonnant que cela puisse paraître. La raison ? « Sarkozy n’a pas la passion de la France, mais d’abord celle du pouvoir. » Car pour l’ancien proche de Mitterrand « il faut un candidat qui sache faire rayonner l’identité nationale. » Problème, l’un des principaux leviers du pouvoir national, c’est-à-dire l’Etat, a perdu beaucoup de ses prérogatives en raison de « l’Europe, de la décentralisation, des privatisations, » explique Jacques Attali. Dans ces conditions, comment avoir une « vision de la France, » faire rêver ? Comment susciter cette envie du vivre ensemble ? Pour Attali, cela passe aujourd’hui « par la culture, la démocratie participative, la relation franco-allemande, l’intégration militaire et sociale au niveau européen, des partenariat avec le Maghreb ou des programmes d’aide au développement pour l’Afrique. »

L’humanitaire fait d’ailleurs partie des combats d’Attali. Il crée Action contre la faim en 1980. Il dirige Planet finance qui rassemble les institutions de micro finance du monde. Et lance la Banque européenne de reconstruction et de développement (BERD) en 1991. « J’en suis très fier, » dit-il. Mais peut-être moins que les accusations sur le train de vie de l’organisation. « On m’a agressé pendant des années car il y avait un peu de marbre dans les couloirs », minimise-t-il. Mais de cela, Jacques Attali ne veut plus vraiment parler. C’est sûrement sa manière de ne « pas s’intéresser au passé. » Enfin quand ça l’arrange.


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